On aurait préféré que ce soit en Rugby, certes, mais quand même, s'il y a bien une fierté nationale qu'il ne faut pas négliger, c'est que la France excelle dans un sport méconnu :
la grève !
Le 20 novembre, vous êtes prévenu, il y aura un nouveau mouvement d'ampleur, une grève sans précédent, la théorie du big bang de la glandouille, le giga merdier, bref, les JO de la grève. La grève est LE sport national français, il faut dire qu'on est représenté par des délégations performantes en la matière : la SNCF, EDF, Air France et plein d'autres participants. Des decénnies d'expériences qui les rendent aujourd'hui imbattables.
Alors, je dis ça sous le ton de la plaisanterie mais je sais que ça fait pas rire tout le monde. De plus, la France est la risée du monde entier avec ces histoires ! Je reprends mon ton sérieux et essayons de décrypter ce phénomène. Déjà, vous avez remarqué que c'est toujours les mêmes qui font grève et que, malheureusement, c'est là où ça fait le plus mal :
les transports ! Ben, oui, si c'était les boulangers qui faisaient grève, tout le monde s'en foutrait, on aurait pas de pain et c'est tout ! Ne pas avoir de bus ou de métro sur Paris, c'est déjà plus emmerdant que de ne pas pouvoir se faire de sandwitch. Les cheminots ont le pouvoir : le pouvoir de nous faire chier et ils en abusent. C'est de l'abus de pouvoir, parfaitement.
Autre phénomène typiquement français, on est meilleur pour râler que pour retenir les leçons du passé. Je m'explique. A chaque fois, c'est le même cirque. Voilà ce qu'il se passe au siège d'un ministère (les phrases ont été traduites pour que tout le monde comprenne) :
- le ministre : ''C'est comme ça et pis c'est tout ! Point !''
- le syndicat : ''Si c'est comme ça, ben, nous, on va faire la grève, na !''
- le ministre : ''Ah ouais ? Même pas cap d'abord !''
- le syndicat : ''Tu vas voir si chuis pas cap !''
Et effectivement, il est cap. La grève est lancée pour bien montrer qu'en effet, ça sème une vraie pagaille. Le lendemain, deux cas de figures se présentent :
- Soit le ministre est très con : ''C'est pas la rue qui gouverne ! On va voir combien de temps, ils sont cap !''
- soit le ministre est moins con : ''OK ! c'est bon ! On va négocier !''
Bref, vous l'aurez compris, personne ne s'est souvenu de 1995 (pourtant j'ai encore assez jeune à l'époque). c'était tellement le bordel qu'il y avait même
des manifestants qui manifestaient contre les manifestations ! C'était à n'y plus rien comprendre ! Et je vous parle même pas de Mai 68 (j'étais pas né, certes)... Dans d'autres pays plus civilisés, on discute d'abord et râlons après, ça parait quand même plus logique.
Je ne parle pas des causes de leurs manifs, j'en ai rien à battre. Ils veulent garder leurs privilèges et leur retraite à 40 ans, ça les regarde mais qu'on arrête de nous prendre pour des otages. Ca fait déjà 2 semaines que je me retiens d'être malade car y'a plus de médecins qui bossent chez moi !