Les bandes se donnent rendez-vous au tribunal
Une quinzaine de policiers devant l´entrée du palais de justice de Versailles, autant dans la salle d´audience. Les forces de l´ordre ont dû déployer de gros moyens pour éviter tout débordement, hier après-midi, lors du procès de quatre jeunes d´Achères. L´audience n´a pas commencé qu´un premier incident survient dans la salle des pas perdus.
Des cris et une paire de claques. Les policiers évacuent les jeunes venus soutenir leurs quatre amis, accusés de « violences en réunion » à l´encontre d´un habitant de Conflans. Rencontrée à l´extérieur du palais, une jeune fille donne sa version : « Ceux de Conflans m´ont entourée. Ils ne m´ont pas touchée, mais ils me bousculaient. » Un copain âgé de 16 ans intervient. Il revendique avoir donné une claque à ceux qui importunaient son amie. Puis les policiers les ont séparés. « Les flics ont été tranquilles, ils nous ont calmés. »
Effectivement, l´audience, quand elle débute, une heure plus tard, se déroule sans incident. Eric, Moustapha, Nabile et Youness, âgés entre 18 et 19 ans, se retrouvent face à leur victime, Christopher. Les faits remontent au 31 juillet. A 20 heures, les quatre Achérois se rendent en gare de Conflans-Fin d´Oise. Ils y retrouvent Christopher. Ils le rouent de coups de pied et de poing, lui plantent deux coups de couteau dans l´épaule et lui donnent un coup de crosse de pistolet sur la tête. Le jeune homme se verra prescrire une interruption totale de travail (ITT) de douze jours. Les faits ne sont pas contestés. En revanche, les versions divergent sur l´origine de la rixe. Selon Christopher, les Achérois l´auraient agressé alors qu´il se trouvait avec un ami dans sa voiture. D´après les quatre jeunes dans le box, Christopher les attendait avec une dizaine d´amis munis de barres de fer.
« Nous ne sommes pas au Far West »
D´emblée, la présidente veut recadrer les débats. « Je n´entends pas revenir sur les phénomènes de bandes. Le tribunal n´entre pas dans ces considérations. Seuls les faits nous importent. » Peine perdue.
« La victime savait qu´il y aurait de la bagarre. Il doit assumer ! » lance Moustapha. Quant à Youness, il tente de minimiser : « La victime faisait le cow-boy. Il avait une bouteille à la main. Je regrette un peu... Mais on était venu pour ça... »
Le vice-procureur Bernard Fos requiert des peines allant de huit mois avec sursis à deux ans de prison. « Pour eux, c´est une fierté, mais nous ne sommes pas au Far West et les bandes n´ont pas à imposer leur loi. » Un avocat de la défense, M e Olivier Combe, reconnaît que « tout cela (le) dépasse ». « Nous avons une logique qui n´est pas la leur. Nous devons essayer de les faire revenir dans notre monde », plaide-t-il.
Les juges ont condamné les quatre jeunes à des peines allant de six mois à dix-huit mois de prison ferme. Ils ont tous été maintenus en détention. A la sortie du tribunal, les supporters des deux camps, séparés par un cordon de policiers, se sont invectivés, se promettant de se venger. D´après une avocate, la brouille serait née sur Internet. Un jeune y aurait écrit : « Mon quartier nique ton quartier. »
http://www.leparisien.fr/home/maville/yvelines/articles.htm?articleid=276199360

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posted the 09/03/2007 at 10:44 PM by
hekt0r