Le Texas a exécuté son 400e condamné
S.P. (lefigaro.fr) avec AP.
Publié le 22 août 2007
Actualisé le 22 août 2007 : 08h12



Johnny Conner, un Noir de 32 ans condamné à mort pour le meurtre d´une employée pendant un braquage, a été tué par injection.

Le Texas a procédé dans la nuit de mercredi à jeudi à sa 400e exécution depuis le rétablissement de la peine de mort en 1976 (soit 40 % du total dans tout le pays). Un seuil qui suscite la réprobation à l´étranger mais une relative indifférence aux Etats-Unis.

Johnny Conner, un Noir de 32 ans condamné à mort pour le meurtre d´une employée pendant un braquage, a été conduit dans la salle d´exécution de la prison de Huntsville, où il a été attaché à une table, une aiguille dans chaque bras.

Trois produits ont été injectés dans les veines du condamné : un pour l´endormir, un pour paralyser ses muscles, un pour arrêter son coeur. Il a été prononcé mort huit minutes après l´injection mortelle. Dans sa dernière déclaration, il a demandé pardon, exprimé son amour pour ses proches et affirmé: Ce qui m´arrive maintenant est injuste et le système est cassé. Le condamné n´avait pas souhaité de dernier repas.

Les
egrets de l´Union européenne

Il avait fallu moins d´une heure au jury pour le reconnaître coupable de l’assassinat, le 17 mai 1998, de Kathyanna Nguyen. Et en moins de cinq heures, la condamnation était tombée : peine de mort.

Fait exceptionnel, l´Union européenne avait officiellement appelé le gouverneur de l´Etat Rick Perry à imposer un moratoire sur la peine capitale. « La sanction étant irréversible, les erreurs judiciaires, inévitables dans tout système judiciaire, ne peuvent être réparées », avait observé l´UE, faisant part de ses « profonds regrets » avant l´exécution du détenu. Les autorités de l´Etat avaient cependant fait savoir qu´elles n´avaient pas l´intention de revenir sur leur décision.

Les avocats de Conner contestaient des empreintes digitales retrouvées sur une bouteille de jus de fruit. Ils arguaient également que les avocats de l’époque n´avaient pas enquêté sur une blessure à la jambe dont le condamné avait souffert et qui excluait toute possibilité de fuite. Des témoins affirmaient pourtant l´avoir reconnu sortant du magasin.