Vnaasyh se releva après quelques secondes de mutisme. Elle se dirigea d’un pas lent vers la petite porte de pin, sans prendre la peine de quitter ses pensées perdues. La jeune femme tourna la poignée doucement, la porte grinça faiblement, un corps s’écroula sur le sol et macula la pierre blanche de sang. L’être était un homme recouvert d’une grande cape sombre, déchirée et brûlée par endroits, de nombreuses tâches de sang séché recouvraient une grande partie du tissu.
Balanion se leva, lissa brièvement sa chemise et se dirigea vers une porte au fond de la pièce, sans le moindre regard pour le corps étendu sur le sol.
« La chambre d’ami fera l’affaire. »
Le noble déposa une lettre sur un vieux meuble et quitta sa demeure. Vnaasyh sursauta au bruit de la porte se refermant. Elle resta de longues minutes immobile, pétrifiée d’horreur devant le sol ensanglanté. La jeune femme tomba à genoux sur les froides pierres du manoir. Faible sanglot, infime seconde de désespoir, océan de chagrin. Une porte s’ouvrit avec violence, un cri de surprise retentit.
« Que s’est t’il passé ici ? » La voix dure de Darlik ramena Vnaasyh à la raison, elle tourna timidement la tête en direction de l’homme. Ses yeux ne trouvèrent pas de colère mais une réelle inquiétude. Les mains secourables de Symia l’aidèrent à se relever et elle parvint à faire quelques pas en direction de la chaise. La jeune femme prit une profonde respiration avant de parler d’une voix meurtrie.
« Quelqu’un a frappé à la porte, j’ai, j’ai ouvert et il… » Elle ne parvint pas à finir, les pensées troublées par ces derniers événements. Symia caressa avec une tendresse infinie le visage de son amie, la servante tenta de la réconforter sur un ton qui se voulait doux.
« Ne t’en fait pas, tout va bien, on va s’occuper de toi ma belle » Darlik observait la scène, le visage inexpressif. Il jeta un bref coup d’œil à Vnaasyh et s’approcha du corps inanimé. Avec précaution l’homme d’arme attrapa les deux bras et souleva l’étranger. Après une infime seconde d’hésitation il emprunta les escaliers d’un pas lent, le corps délicatement posé contre son torse musculeux. Symia regarda le garde s’éloigner, indécise. Son amie parvint à prendre la parole d’une voix faible.
« Une lettre, mon père a déposé une lettre avant de partir, lis la moi » La servante acquiesça d’un faible mouvement de la tête et s’approcha du petit meuble.
« Par tous les dieux… » Vnaasyh se retourna vers son amie, le visage animé d’une nouvelle peur. « Il te lègue tous ses biens, Balanion nous a quitté »

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posted the 05/30/2007 at 10:25 AM by
yssan