Un institut de statistiques a annoncé mardi une baisse de 82% des ventes de Playstation 3 en Angleterre. Un chiffre à l'importance discutable mais qui, en l'absence de contexte et alors que certains revendeurs baissent déjà les prix, alimente la spéculation.
C'est le magazine Games Industry qui avait, mardi dernier, tiré la sonnette d'alarme, attirant l'attention sur un ralentissement dramatique des ventes de Playstation 3 en Angleterre pour sa seconde semaine de disponibilité. Selon l'institut Chart Track, les chiffres ont ainsi accusé une baisse de 82% par rapport à la semaine précédente, durant laquelle Sony avait revendiqué des ventes record de 165.000 machines en deux jours. Les titres-phare tels que Resistance : Fall of Man ou MotorStorm accusent eux aussi des baisses dans les charts logiciel : moins 60% de ventes par rapport à la semaine dernière, toujours selon Chart Track. Pour ne rien arranger, deux enseignes anglaises ont, dès le mercredi, annoncé des baisses de prix provisoires de la console, vendue désormais à 399 livres au lieu des 425 livres constatées un peu partout.
Une catastrophe en devenir pour Sony ? Pas si vite, a rectifié Dorian Bloch, directeur de l'institut, dans les pages du magazine Next Generation. Selon lui, le chiffre des 82%
e veut rien dire. Vu la forte demande qu'il y avait pour la PS3 et vu la sophistication des systèmes actuels de précommandes, [une telle baisse] ne signifie rien du tout, a-t-il argumenté. Juger le succès d'une console sur neuf jours de ventes est complètement fou. Ca n'a aucun sens. Selon Bloch, le cas Playstation 3 serait en effet très particulier. Sony ayant livré un nombre de consoles largement suffisant pour le lancement et au-delà, l'essentiel de la demande immédiate s'est retrouvée satisfaite dès le premier jour, expliquant le démarrage record et le ralentissement soudain.
D'autres magazines soulignent également l'absence de contexte dans lequel est diffusé ce chiffre des 82%. Le refus de Chart Track de diffuser des statistiques similaires pour la Xbox 360 et la Wii, associé aux problèmes de stocks qu'ont connu (voire que continuent de connaître, dans le cas de Nintendo) ces constructeurs, rend toute comparaison valide quasi-impossible. Il est donc parfaitement possible, estime Spong, que Microsoft et Nintendo aient connu des baisses similaires – voire pires – durant leur seconde semaine de disponibilité.
Que peut-on alors déduire des chiffres Sony ? Rien de bien extraordinaire. Que l'offre est visiblement supérieure à la demande, une information connue et archi-débattue depuis déjà plusieurs mois. Qu'après la poussée d'adrénaline du lancement, les ventes reviennent à un niveau nominal. Joystiq fait d'ailleurs le calcul : 165.000 consoles moins 82%, c'est un peu moins de 30.000 machines qui auraient été vendues la seconde semaine en Angleterre, soit à peu près autant qu'au Japon ces dernières semaines pour une population deux fois inférieure. Le vrai problème que rencontre Sony, en définitive, concerne peut-être la communication. Car alors que le constructeur refuse tout commentaire officiel, les baisses de prix décidées par les revendeurs anglais, elles, parlent. L'important ici est le message confus que ces baisses envoient aux joueurs et aux acheteurs potentiels, estime un lecteur du magazine Spong.