Des indépendantistes empêchent une arrestation
Les policiers qui voulaient emmener le porte-parole du mouvement U Rinnovu à Bastia, où il devait être entendu, en ont été empêchés par des militants.
Faute de mieux, les policiers de la Sous-direction antiterroriste l'ont placé en garde à vue chez lui pour la durée de l'audition.
- le 13/03/2007 - 17h25
C'est entouré de plusieurs dizaines de militants criant victoire, le poing levé, que Paul Félix Benedetti a annoncé mardi après-midi : Ils m'ont notifié à l'instant la fin de la garde à vue.
Ce dirigeant du mouvement indépendantiste public corse U Rinnovu, interpellé tôt mardi matin à son domicile de Haute-Corse, devait initialement être entendu à l'Hôtel de ville de Bastia, à une dizaine de kilomètres de là. Huit policiers parisiens étaient intervenus dans le cadre d'une commission rogatoire du juge antiterroriste parisien Gilbert Thiel, portant à la fois sur des revendications d'attentats au nom du FLNC dit du 22 octobre, l'un des deux principaux mouvements indépendantistes clandestins corses, et sur des conférences de presse clandestines de ce mouvement.
Benedetti rend hommage à la mobilisation des militants et sympathisants
Mais au moment où ils voulaient l'emmener, les policiers de la Sous-direction antiterroriste en ont été empêchés par plusieurs dizaines de militants nationalistes, qui s'étaient regroupés dans et autour de la villa.
La garde à vue de Paul Félix Benedetti a donc eu lieu... chez lui. Et c'est dans sa maison de Lavasina qu'il a été entendu par la section antiterroriste de la police, dans le cadre d'une enquête sur des revendications d'attentats. Une maison autour de laquelle policiers et militants se faisaient face. Une bonne cinquantaine de CRS et de gendarmes avaient en effet été déployés pour boucler le secteur et parer à d'éventuels heurts.
Il n'y a aucune doute : c'est la mobilisation rapide d'une centaine de militants et sympathisants qui a empêché cette affaire d'aller plus loin et c'est désormais aussi de cette manière que l'on tentera d'empêcher ce genre d'actions répressives, a conclu le dirigeant de U Rinnovu, à l'issue de sa garde à vue. Tout en commentant : La Corse a besoin de solutions politiques globales et pas de ce genre d'interpellations incessantes de militants politiques. On n'est pas en train de prendre cette voie parce que l'Etat cherche plutôt des points de rupture.
D'après agence