10.000 suppressions d'emplois confirmées chez Airbus
Le plan de redressement d'Airbus présenté mercredi par Louis Gallois prévoit 4300 suppression de postes en France dont 1100 à Toulouse.
La ville obtient l'assemblage de l'A350 et Hambourg d'une partie de l'A320.
S.L - le 28/02/2007 - 17h28
Les ennuis d'Airbus ne viennent pas des retards de l'A380 mais d'abord de la faiblesse du dollar, a affirmé Louis Gallois, patron d'Airbus, mercredi après-midi lors de la présentation de Power 8, le vaste plan de redressement de l'avionneur européen. L'ex-patron de la SNCF a également pointé du doigt le manque de partenaires forts et par la structure même d'Airbus qui favorise les doublons et les chevauchements.
Aucun licenciement sec à ce jour
Pour remédier à ces problèmes et au besoin de trésorerie de l'avionneur -Power 8 doit permettre de dégager 5 milliards d'euros de trésorerie d'ici à 2010- , Louis Gallois a annoncé la suppression de 10.000 postes d'ici à 4 ans : 3700 en Allemagne, 4300 en France dont 1100 au siège toulousain, 1600 au Royaume-Uni et 400 en Espagne. La moitié de ces suppressions de postes toucheront les salariés d'Airbus, l'autre moitié les intérimaires et les sous-traitants. Ils se feront via des départs volontaires ou des départs anticipés à la retraite. Aucun licenciement sec n'est prévu à ce stade, toutefois, Louis Gallois n'a pas exclut d'avoir recours à la contrainte si cela ne suffisait pas. Le coût des suppressions de postes est estimé à 700 millions d'euros.
Airbus va céder trois sites de production (Laupheim et Varel en Allemagne, Saint-Nazaire-Ville en France) et établir des partenariats industriels pour trois autres (Filton en Grande-Bretagne, Méaulte en France et Nordenham en Allemagne), a annoncé son président Louis Gallois. Airbus envisage pour les trois premiers sites une cession à des fournisseurs clés, un
achat par les salariés ou un
egroupement avec des sites voisins, a précisé mercredi EADS, la maison mère de l'avionneur européen.
Manifestations de salariés
Par ailleurs, selon EADS, le futur long-courrier A350 d'Airbus sera assemblé à Toulouse et une troisième chaîne d'assemblage de l'A320 sera créée à Hambourg en Allemagne.
La réaction des salariés ne s'est pas faite attendre. En Allemagne, les ouvriers de trois usines Airbus ont cessé le travail et sont rentrés chez eux, a annoncé le syndicat IG Metall, précisant qu'ils ne devraient reprendre leurs postes que vendredi. En France, un millier de personnes, dont des salariés des restaurants d'entreprise d'Airbus, se sont rassemblées dans l'après-midi devant l'usine Clément Ader, à Colomiers, à l'occasion d'un débrayage. Près de 500 salariés des usines d'assemblage ou d'autres services d'Airbus, réunis par Force Ouvrière et la CFTC, se sont par ailleurs regroupés devant l'usine Louis-Bréguet, non loin des chaînes d'assemblage de l'A320.
A Saint-Nazaire, environ 1.800 salariés ont cessé le travail sur les deux sites d'Airbus dont l'un, celui de Saint-Nazaire ville doit être cédé.