Avant tout, pour vous mettre en jambe, voici deux musiques extraites de l'Ost du jeu: Waterside High Speed Flight
Très attendu, et peut être aussi l'ultime espoir de Microsoft au Japon, Blue Dragon est avant tout la réunion de grand nom du JV. Hironobu Sakaguchi (ancien PDG de Square) décide de créer son propre studio, MistWalker, avec l'aide de Microsoft et l'immense mission de convaincre une partie du public japonais. Il amène avec lui Nobuo Uematsu aux musiques (Final Fantasy...) et Akira Toriyama au chara design (Dragon Ball entre autre). Pour nous, joueurs et joueuses, nous attendons surtout d'avoir une première vraie expérience nouvelle génération sur un RPG, et Blue Dragon s'annonçait très prometteur pour le premier jeu du studio. Alors, coup de maître ? place au Test !
Nene
Le monde de Blue Dragon est un monde merveilleux, où la paix et l'harmonie règneraient, si l'infâme sorcier Néné, accompagner de son fidèle robot perroquet DeathRoy, ne cherchaient pas le chaos dans d'obscurs desseins, à l'aide de sa technologie robotique avancée, et dirigée par le terrifiant General Mecha, Szabo.
Shu, Jiro et Kluke mènent une vie paisible, avant que les évènements ne s'agitent et qu'une curieuse créature détruise le village. Shu, de nature téméraire mais courageuse décide de s'opposer à la créature pour protéger ses proches, ses deux amis vont l'aider dans sa tâche. Le plan va marcher, mais ils vont se retrouver embarqués par la créature loin de leur village, jusqu'à découvrir l'identité d'une affreuse machine. Premier objectif, où sommes nous ? nous devons rentrés au village au plus vite !... mais la rencontre avec leur prochain ennemi va mettre les idées au clair, le monde est en danger et il faut que nous agissons, mais y arriverons nous ? bientôt un immense pouvoir leur sera transmit facilement, dans quel but exactement ? c'est ici que l'aventure débute...
L'histoire de Blue Dragon est empreinte de mysticisme à base de légendes originales et de technologie, sur un récit traité dans un univers héroic-fantasy, proche d'un certain Dragon Quest pour ce dernier critère. Les protagonistes principaux sont peu nombreux mais très bien développés dans leur psychologie, assez jeune mais dégageant déjà une grande maturité et un sens des responsabilités. Les ennemis eux, sont mystérieux, Néné dégage une atmosphère dérangeante, on se doute qu'il a de mauvaises intentions mais ses actions laissent dans l'interrogation, et nous incite à avancer pour savoir comment tout cela va tourner, mais il n'est pas seul. Le reste des acteurs se situe au niveau des personnages secondaires, très nombreux et ayant tous un rôle à jouer, plus ou moins importants, au cours de l'aventure de nos héros, qui seront rejoins par deux autres membres, formant l'équipe (donc vous) qui décidera du sort de ce monde.
Bien sur la trame principale réservera beaucoup de rebondissements, et chaque tâche même mineur participera à la cohérence de l'univers, plutôt riche du jeu. Pas d'excentricité, pas de délires ou trop de clichés, juste un message passé au travers de différentes émotions, tantôt touchantes, tantôt intenses, sur lesquelles l'interactivité jouera un rôle essentiel.
Eblouissant
La réalisation technique de Blue Dragon nous permet de mesurer enfin le potentiel d'une machine nouvelle génération sur un RPG. Et c'est impressionnant !
Le jeu nous propose trois modes d'affichage, les CG, les cut scènes à mi-chemin entre CG et moteur du jeu, et le rendu du dit moteur. La première chose qui nous interpelle, c'est les efforts pour garder une grande cohérence dans ces trois phases, au point que nous avons vraiment l'impression d'un tout, sans décalages et parfaitement orchestrer. Ce tour de force permet surtout de constater que le moteur du jeu est impressionnant, et que l'image de synthèse interactive n'est plus une fiction, tant par moment le travail des effets et textures est saisissant, avec un aliasing ou des bugs inexistants. On se surprend même souvent a s'arrêter, tourner la caméra avec le stick droit pour chercher un plan de carte postale avec les reflets du soleil sur l'eau, tout simplement superbe.
Les personnages ont donc bénéficiés de ce travail de textures, un brin pâte a modelé, qui leur donne une identité certaine, même si peut être certains angles laissent trop entrevoir un aspect poupée, mais le jeu l'assume sans soucis, avec un grand soin dans la mise en scène. Le chara design de Toriyama est simple et efficace, parfaitement intégrer à l'univers 3D du jeu, c'est même un bel hommage vu le soin apporté. Cependant certains ennemis prouvent que l'on peut sophistiqué un visuel d'apparence épuré, et le résultat est souvent bluffant, on pense notamment à tous ce qui porte une armure ou les machines, avec un rendu métallique sensationnel, sublimé par un travail d'éclairage presque parfait, toujours cohérent.
A ceci il y a les décors, si les textures de milieux futuristes ou plus conventionnels sont réussis (à part l'herbe moins convaincante), il y aura souvent un élément gênant, le vide. Le début de partie est d'ailleurs assez terne à ce niveau, heureusement par la suite la simplicité mais l'efficacité du level design gommera en partie ce détail. Quelques éléments sont interactifs comme un rocher à faire tomber sur un passage, ou briser un arbre mort pour faire un pont, mais ça reste léger, un peu plus d'audace dans les plus grandes étendues n'aurait pas fait de mal. Villages sont inégaux dans leurs surfaces, mais globalement c'est impressionnant, avec une population donnant vie et une variété appréciable qui nous émerveille souvent. Un défaut cependant, l'effet de blur pour simuler la distance qui s'affiche un peu trop vite, ou est trop présent lorsque la caméra se situe entre décor et personnage rapprochés, mais pas vraiment gênant, on s'y habitue même très vite. Le jeu comporte également une world map, à l'ancienne, sur laquelle vous vous déplacez à pied avant d'avoir d'autres moyens de transport au gameplay manuel, à moins que vous ne préfériez vous téléportez. Cette carte est à l'image du jeu, et finalement, c'est juste une histoire d'échelle tant la aussi, les textures sont magnifiques. Les combats maintenant, que se soit personnage ou ennemi, tout transpire la réussite, les shadow (ou ombre, le pouvoir de nos héros) sont animés avec talent, le tout sous un déluge d'effets spéciaux tous plus spectaculaires les uns que les autres, et a un stade avancé, ça devient le feu d'artifice avec des zooms et cadrages agressifs, d'ailleurs un peu trop puisque le frame rate en prend pour son grade. Même si ces skills sont rares dans l'utilisation et magnifiques visuellement, je devais vous prévenir de ce petit problème.
Vous l'avez compris, le nouveau maître étalon en matière de réalisation technique s'appelle Blue Dragon, et à ce niveau le pari est réussi.
Suite du test et verdict ici même, Enjoy !