PARIS (AFP) - Le président socialiste de la région Languedoc Roussillon Georges Frêche, regrettant la proportion anormale à ses yeux de joueurs noirs dans l'équipe de France de football, a provoqué un tollé au PS en pleine primaire présidentielle, et suscité la condamnation de Jacques Chirac.
Dans cette équipe, il y a neuf blacks sur onze. La normalité serait qu'il y en ait trois ou quatre. Ce serait le reflet de la société. Mais là, s'il y en a autant, c'est parce que les Blancs sont nuls, a déclaré M. Frêche mercredi devant un conseil d'agglomération.
Ses propos, rapportés jeudi par le quotidien Midi Libre, ont provoqué un tollé au PS et même un rappel à l'ordre du président de la République Jacques Chirac.
La République garantit l'égalité des citoyens, sans distinction d'origine ou de religion, a déclaré M. Chirac dans un communiqué publié en fin d'après-midi, en condamnant avec la plus grande fermeté les propos de M. Frêche.
M. Frêche, partisan affiché de Ségolène Royal, qu'il avait reçue la semaine dernière dans l'hôtel de région, devait tenir ce jeudi soir une conférence de presse à Montpellier.
Alors que les socialistes commençaient à voter pour désigner leur présidentiable, plusieurs responsables du parti ont demandé son exclusion si ces propos étaient confirmés.
Sans aller aussi loin, le numéro 1 socialiste, François Hollande, a condamné de la manière plus ferme qui soit les propos de M. Frêche, en lui demandant de s'en expliquer immédiatement.
Le président pro-Royal du groupe socialiste à l'Assemblée, Jean-Marc Ayrault, a estimé que ces propos étaient indignes d'un socialiste.
Plusieurs responsables socialistes ont estimé que M. Frêche
'avait plus rien à faire au PS, tels le maire de Paris Bertrand Delanoë, les députés européens Benoît Hamon, Harlem Désir, Adeline Hazan, et le Mouvement des jeunes socialistes.
Claude Bartolone et Jean-Luc Mélenchon (fabiusiens) ont incriminé ce multirécidiviste de la provocation, selon l'expression de M. Bartolone.

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