Après une longue attente, voici le block-buster tant attendu, le nouveau jeu d'action signé Epic et Microsoft Game Studios, j'ai nommé Gears of War. Présenté depuis maintenant plus d'un an sur les différents salons que sont l'E3 2005, l'E3 2006, le X05, le X06 et autres TGS, Gears of War s'annonçait comme un des plus beaux jeux jamais développés sur console. A-t-il tenu sa promesse, et surtout, est ce que ses graphismes suffiront pour en faire un hit incontournable ? Réponse dans ce test.
La claque graphique est bien là
D'ordinaire, nous n'abordons pas les graphismes d'un jeu dès le début d'un test, préférant traiter ce point après le Gameplay et le Scénario, cependant Gears of War mérite cette exception, tant son niveau technique dépasse presque tout ce qui a pu être vu jusqu'à présent, et nous permet de voir ce que la Xbox 360 a dans le ventre, c'est à dire beaucoup de choses.
Durant l'aventure, sur laquelle nous reviendrons un peu plus tard, vous aurez à explorer de nombreux lieux de la planète Sera, allant d'un conservatoire à une grotte habitée par d'effrayantes créatures, en passant par une usine abandonnée, le centre et les jardins d'une ville, une fôret en pleine nuit et sous la pluie, etc. On appreciera cette diversité dans les lieux visités, qui dégagent tous une atmosphère différente, elle même accentuée par le choix des couleurs qui habillent cet environnement. Tout est remarquablement détaillé, et Gears of War use et abuse de techniques comme le Bump mapping, pour le plus grand plaisir des yeux, puisqu'il en résulte des textures incroyables de réalisme, parfois brillantes, luisantes, d'autres fois granuleuses, rugueuses, avec de magnifiques effets d'éclairages qui viennent encore rehausser le niveau déjà élevé de la modélisation. Un excellent travail de l'équipe d'Epic, qui a su exploiter la puissance de la nouvelle génération.
Il n'y a cependant pas que les décors qui vous feront littéralement tomber par terre. Il ne faut pas oublier l'excellente modélisation des différents personnages et monstres du jeu, avec notamment des visages remarquables, même si ils manquent d'expression, et une animation parfaite dans les différentes attitudes des personnages. Lorsque vous commandez votre héros, ce dernier bouge de façon réaliste, en adéquation avec l'environnement et le poids de l'armure et des armes qu'il porte, qui influent forcément sur la vitesse de déplacement (d'où l'apparente « lenteur » lors de la marche).
Notons également le très bon choix des couleurs fait par les développeurs, qui rendent le jeu quasiement photo-réaliste, et à la fois sombre et coloré (difficile à expliquer, nous nous contenterons donc de ce petit oxymore), ce qui rend certains lieux comparables à un paysage que l'on pourrait admirer sur une toile. Précisons tout de même que dans les options, vous aurez la possibilité de choisir entre 4 différents modes d'affichage, changeant plus ou moins les couleurs qui composent le jeu, selon les goûts du joueur en somme.
Une scénario finalement assez mince
Une fois la claque graphique passée (quoique), il est temps de se lancer sérieusement dans l'aventure en mode solo. Ce dernier vous propose trois niveaux de difficulté, à savoir Recrue, Vétéran et Dément. Si de-ci, de-là, la durée de vie a été très critiquée, il va tout de même falloir rappeler qu'il existe d'autres modes de difficulté que Recrue, avec un challenge nettement plus intéressant. Mais nous y reviendrons.
Au niveau du scénario, Epic nous sert du classique, voire du très classique (le studio n'est d'ailleurs pas réputé sur ce point). La planète Sera est attaquée par les Locustes, un peuple de créatures ayant pour objectif quelque chose comme la destruction de la race humaine. Vous, Marcus Fenix, allez prendre le commandement d'une petite unité d'élite de 4 hommes chargés de sauver l'humanité en détruisant les tunels que creusent les Locustes dans la croûte terrestre afin de se déplacer et de se cacher. Pour vous assister, vous aurez à votre disposition de nombreuses armes à feu allant du simple pistolet au fusil mitrailleur, en passant par un arc à flèches explosives, sans oublier le Rayon de l'Aube, vous permettant de faire appel à la puissance de frappe d'un satellite (uniquement dans certaines conditions). Attention toutefois à bien choisir votre armement, en effet, outre vos grenades et votre pistolet de base, vous ne pourrez emporter que deux autres armes, à choisir selon la situation à laquelle vous devrez faire face, certains Locustes étant plus sensibles à telle arme qu'à une autre.
Les Locustes, justement, parlons-en. Il existe bien entendu plusieurs types de Locustes. Certains sont équipés de fusil mitrailleur ou de fusil à pompe, d'autres de lance-roquettes. Ceux-ci ressemblent encore assez à des êtres humains, dans la mesure où ils ont deux jambes, deux bras et un tête à peu près « normale ». En revanche, d'autres Locustes seront nettement plus effrayants, on appréciera d'ailleurs leur style général et leur excellente modélisation, avec notamment les Berserkers, qui chassent à l'odorat et à l'ouïe puisqu'aveugles, ou encore les Corpser, ces créatures ressemblant à des araignées géantes, que l'on a pu apercevoir dans la vidéo de la publicité Gears of War disponible sur Xbox Live.
Le mode solo est découpé en 5 chapitres, comprenant chacun jusqu'à 8 sous-chapitres, que vous avez la possibilité de rejouer librement et dans le mode de difficulté de votre choix une fois débloqué.
Un Gameplay efficace, pour un tronçonnage tout en finesse
Vous voilà (enfin) lancé dans l'aventure Gears of War. Au départ, c'est un entraînement assez bien fait qui vous permettra de prendre les commandes en main, avec quelques explications par rapport aux principales actions pouvant être effectuées dans le jeu. On se rend vite compte que ce dernier utilise un système que certains appellent « Duck & Cover », c'est à dire qu'il vous faut toujours vous mettre à couvert, cette possibilité étant primordiale dans Gears of War. Pour se faire, vous n'aurez qu'à appuyer sur le bouton A, ce dernier servant en fait de « bouton à tout faire », à proximité de n'importe quel muret, carcasse de voiture, banc, pilier, etc. pour vous mettre immédiatement à couvert.
Une fois abrité, vous n'aurez plus à craindre les tirs ennemis (sauf bien sûr si vous êtes du mauvais côté du mur...), et pourrez ainsi éviter de trépasser en reprenant votre souffle, et donc votre vie, puisque Gears of War utilise un système de régénération automatique, un cercle rouge au milieu de l'écran vous signalant lorsque vos blessures commencent à être trop graves. Lorsque vous êtes à couvert, plusieurs combinaisons entre le stick analogique gauche et le bouton A sont possibles afin d'effectuer divers mouvements. Vous pouvez ainsi sauter par dessus le muret derrière lequel vous êtiez à couvert, vous jetter sur la droite ou la gauche, passer de pilier en pilier afin d'avancer tout en restant à couvert, etc. Tout ceci se fait très facilement et naturellement, avec, toujours, une parfaite animation de votre personnage.
Pour survivre, surtout en mode Vétéran ou Dément, il vous faudra donc maîtriser cette mise à couvert, et éviter le corps à corps, même si rien ne vous empêchera de foncer sur un ennemi isolé, ou qui vous a pris par surprise, et de le découper avec votre tronçonneuse en vous servant du bouton B, l'effet est garanti, âmes sensibles, s'abstenir... Car Gears of War est tout de même violent, plus à certains moments qu'à d'autres bien sûr, mais en règle générale, les effusions de sang et les corps qui volent en éclat ne sont pas rares.
Au niveau des armes à feu conventionnelles, un point important à maîtriser sera aussi le rechargement, surtout dans les modes Vétéran et Dément, bien sûr. Un système permet de donner un meilleur timing à son personnage, qui va donc recharger plus rapidement, ce qui vous permettra de perdre moins de temps lors de durs affrontements, comme celui avec RAAM, le boss final du jeu. Certains diront que le Gameplay manque de profondeur, nous dirons plutôt qu'il est adapté à ce style de jeu, très facile à prendre en main et très efficace. Car outre le fait de tirer, de se mettre à couvert, de recharger, d'esquiver, d'activer des interrupteurs et de défoncer des portes, qu'y aurait-il donc à ajouter à un jeu d'action ? Il ne faut en effet pas oublier ce qu'est Gears of War, et non ce que l'on pensait qu'il pourrait être.
Durée de vie et intelligence artificielle (en solo)
Faisons rapidement un petit point sur ce que nous avons déjà vu : Gears of War propose une aventure somme toute classique et sans grand intérêt au niveau du scénario, mais jouissive grâce à son Gameplay très efficace, à ses remarquables graphismes et à ses créatures que les plus bourrins apprécieront de dégommer dans des effusions de sang. Voyons maintenant un point tout aussi important : la durée de vie du jeu, en solo puisque nous parlerons des modes multijoueur un peu plus tard.
Tout d'abord, disons que la durée de vie globale du mode solo est de 10 heures en Recrue, puis d'une quinzaine d'heures en Vétéran. En effet, le fait d'augmenter le niveau de difficulté permet de relever un challenge plus salé, avec des ennemis nettement plus réactifs qu'en mode Recrue. Selon le niveau de difficulté, ceux-ci utiliseront davantage les parties du décor permettant de s'abritter, récupéreront mieux leur santé et seront plus coriaces. L'intelligence artificielle, sans être exceptionnelle, se révèle ainsi efficace avec certains Locustes qui vous donneront du fil à retordre, et c'est tant mieux. Nous vous conseillerons donc de commencer en Recrue afin de vous faire la main, puis de passer en Vétéran afin de mieux profiter du jeu. Pour les plus courageaux, ce sera le mode Dément, qui demandera une bonne dose de maîtrise.
Xbox Live : Death Match ou Coopération
Si vous en avez assez de combattre la console, ou si vous avez terminé Gears of War en mode solo, vous pourrez alors prendre la direction du multijoueur, sur Xbox Live, en LAN (avec plusieurs consoles) ou en écran splitté.
Commencons par l'écran splitté. Vous aurez la possibilité de lancer une partie Bataille à deux joueurs, cependant il est également possible, toujours à deux joueurs, de lancer le mode Coopération, et ainsi de jouer à la campagne solo à deux. De même, en LAN, vous pourrez jouer en mode Bataille et en mode Coopération, tout comme sur Xbox Live (qui reste une solution plus pratique que de disposer de quatre consoles et de quatre télévisions, bien sûr).
Ainsi, outre le mode Coopération qui vous permettra d'arpenter la campagne solo à plusieurs, il existe trois modes de jeu regroupés dans le menu Bataille. Tout d'abord, on retrouve Zone de Guerre. Dans ce mode, il faut éliminer le plus de membres de l'équipe adverse, jusqu'à ce qu'il n'en reste qu'un, qui fera donc gagner son équipe. Une sorte de Team Death Match, donc. Pour les deux autres modes, on retrouve Exécution, dans lequel il vous faudra tuer le plus d'ennemis possible, il s'agit ici du classique Death Match, puis Assassinat, dans lequel chaque équipe dispose d'un chef qu'il faudra assassiner afin de remporter le match. Lors des parties, il est possible d'incarner les humains membres des forces CGU, ou de choisir le camp des Locustes. Dix maps multijoueur sont disponibles dans Gears of War, certaines déjà vues dans le mode Solo, et d'autres non. Le level design est en tout cas toujours excellent, et chaque map mérite d'être observée dans les moindres recoins.
En multijoueur, on retrouve le plaisir du mode Solo et de son Gameplay, tout en affrontant des adversaires humains et donc incomparables au niveau réactions avec les Bots. On arriverait presque à échaffauder des stratégies, mais Gears of War reste tout de même un jeu d'action, où il ne faudrait pas espérer agir dans la subtilité. La durée de vie se retrouve augmentée avec ces modes multijoueur, et on espère bien que de nouvelles cartes seront disponibles sur Xbox Live, afin de renouveller tout cela au bout de quelques temps (on espère également que le prix ne sera pas prohibitif).
Une bonne bande son , une version Française correcte
Au niveau de tout ce qui touche au son, on appréciera l'excellente qualité des bruitages et des musiques qui accompagnent l'action, avec un très bon rendu si vous avez la chance de posséder un équipement 5.1. Les explosions détonent, les chargeurs se vident, et la musique colle la plupart du temps parfaitement bien à ce qui se passe à l'écran. Au niveau de la localisation, le jeu est entièrement traduit en Français. Les doublages sont corrects et quelques répliques vous feront rires (si vous aimez le genre d'humour du jeu, bien entendu), on regrettera parfois la difficulté pour distinguer les voix de la musique ou des bruitages, malgré un réglage adéquat dans les options, d'où l'intérêt d'activer les sous-titres.
Récapitulatif et précisions
Il serait difficile de tout décrire dans Gears of War, et nous ne voulons pas non plus vous noyer dans le texte d'un test trop long. Pour récapituler l'ensemble de ce qui vient d'être dit, nous pouvons voir Gears of War comme un excellent jeu d'action, qui n'est cependant pas le Hit ultime. Bien sûr, son aspect technique est absolument remarquable et mérite d'être vu, son Gameplay efficace est très simple à prendre en main et permet de commander notre héros au doigt et à l'oeil. Le côté boucherie plaira aux amateurs d'action, et le challenge du Solo en mode Vétéran / Dément occupera les plus téméraires. Sans oublier le mode Xbox Live qui vous absorbera certainement des nuits entières. Reste que le scénario de Gears of War est on ne peux plus basique, et que l'on observe quelques problèmes de mise en scène. Reste également qu'une fois le mode Solo terminé, nous n'avons pas vraiment envie d'y revenir, et que le mode Xbox Live est un peu léger, avec ses trois modes de jeu et ses dix maps.
V E R D I C T
Solo 17
Live 17
Au final, on obtient un très bon jeu d'action, une expérience à vivre car très plaisant à jouer et absolument magnifique, mais auquel il manque quelques petites choses qui font qu'on ne peut lui accorder la note à laquelle certains s'attendaient peut être. Quoi qu'il en soit, nul doute qu'il restera gravé dans les annales, et que son successeur, l'éventuel Gears of War 2, corrigera les défauts qui ont empêché son petit frère d'atteindre la note maximale.
source : xbox-360.fr