La Rébellion Contre Gênes
Alors que, sagement, la république avait décidé l'arret de la saisie des impots, le dit gouverneur prit le contre pied de cette mesure et ordonna, au contraire, la collecte des taxes de l'année précédente.
Décision imbécile qui fut à l'origine de l'incident de Bustanico.
Toute fois, ce ne fut là, que la goutte d'eau qui fit déborder le vase. En fait, les emmeutes de 1729 ont des causes multiples et lointaines, on retrouve les inévitables plaintes sur la aille, impot jugé excessif, sur la gabelle du sel trop élevée elle aussi, bref, sur une pression fiscale, qui devient d'autant moins supportable qu'elle s'exerce dans un contexte économique de graves crises cycliques des subsistances.
En retrouve aussi les éternelles doléances sur les abus de tous ordres auquels sont exposés les Corses, du fait de fonctionnaires prévaricateurs et insolents dans la perception des impots.
On y retrouve enfin l'écho de l'insécurité grandissante (chronique, sans soute mais exacerbée par la disète) où l'île est plongée par la faute des bandits isolés ou groupés en bandes odacieuses, et que la république croira habile de résoudre par des expéditions punitives aveugles dont les innocents font plus souvent les frais que les coupables.
Ainsi s'explique la demande de rétablissement du port d'armes, que Gênes interprète comme un refus de payer l'impot de Deux seini mais qui est en fait, une revendication motivée par le soucis traditionnels en Corse d'assurer soi-même sa propore sécurité et de se faire sa propre justice.
En fait, il s'agira, au début, d'émeuttes spontanées cristallisées sur le refus de l'impot.
En novembre 1729, la région du Bozio est le témoin de premières émeutes. La rébellion s'étendra par la suite à la Castagniccia, la Casinca, puis le Niolo.
St Florent et Algajola subiront alors des attaques. En février 1730, Bastia est mit à sac, et en décembre de cette même année, la nation Corse éliera deux généraux : Luigi Giafferi et Andrea Ceccaldi.
Gênes fait alors appel à des troupes de l'Empereur Charles IV. Cette intervention Impériale sera repoussée en 1731. Quelques semaines plus tard, Gênes recevra de puissants renforts qui cette fois viendront à bout des rebelles.
En Juin 1733, Gênes accordera alors au peuple Corse certaines concessions garanties par l'Empereur.
Mais ces dernières ne seront pas jugées suffisantes et la rébellion reprendra quelques mois plus tard, sous le commandement cette fois de Giacinto Paoli, le père de Pascal.
Théodore de Neuroff
Fils d'un Baron Allemand et d'une bourgeoise Flamande, Théodore est né en 1694 à Cologne.
Il était au début chargé par le premier ministre du roi de Suède de missions en Espagne. Où il gagna la confiance du Cardinal Alberoni.
Marié avec une demoiselle d'honneur Anglaise, il revint en France après la chute de son protecteur Alberoni. Entrainé dans la ruine de celui-ci il finit par aboutir à Livourne où il rentra en contact avec les exilés Corses, Giafferi, Ceccaldi, Aitelli, Orticoni et Costa.
Séduits par ses airs de grand seigneur, ces derniers virent en lui un allié capable de gagner à leur cause les Cours d'Europe.
Théodore se donnait beaucoup de mal d'une cour à l'autre et c'est ainsi qu'en mars 1736, à bord d'un batiment Anglais armé de quelques fusils, de Canons, et apportant avec lui une certaine somme d'argent, il débarqua à Aléria, où les chefs de la nation Corse vinrent lui rendre hommage.
Le 15 avril, à Alesani, on l'élisait Roi de Corse, en lui faisant approuver une constitution monarchique qui prévoyait un impôt modeste, une université, un ordre de noblesse et l'accession des Corses à tous les emplois publics.
Aclamé et placé sous l'invocation de la trinité et de l'Immaculé Vierge Marie, Théodore prit son role très au sérieux.
Bien qu'il n'est pu totalement s'acquitter des services des grands chefs de la Nation Corse, Théodore de par le sérieux qu'il mit à s'occuper de la prospérité de son royaume avait acquis une certaine popularité auprès du peuple.
Malheureusement, il était plus un homme d'idées et d'ambitons que de terrain, et ses nombreuses actions se bornaient seulement à frapper l'imagination.
A bien considérer les choses, cet étranger, ne manquait ni de bon sens, ni de bonne volonté et il valait bien mieux que ce que Gênes déclarait, dépitée de se voir mise en échec par ce personnage, qui malheureusement n'avait aucun garant sérieux dans les Cours d'Europe.
Théodore dû alors faire face à l'indiferrence hostile voire amusée des grandes puissances. Toutes les grande Nations, ne savaient plus quelle images attribuer à Thédore, ses liens avec la France, l'Angleterre et l'Espagne n'inspirait finalement confiance à aucune de ces trois Nations. Gênes, par une intense propagande avait cependant réussi à déconsidérer Théodore où la calomnie le disputait à l'invention pur et simple. Pourtant sur le plan militaire Gênes resta impuissante. Mais sans artillerie, et sans certain de ses chefs qui lui manquait cruellement, tel Fabiani, tué par vendetta, Théodore était impuissant, et n'avait, malgré sa bonne volonté, remporté aucun succès décisif.
Théodore sentant alors la partie perdue, décida de partir en beauté. Après avoir nommé Giacinto Paoli et Giafferi, commandant en chef du 'Delà', il s'embarqua à Solenzara le 11 novembre 1736, déguisé en prêtre et avec son fidèle Costa, pour se réfugier à Livourne.
Théodore ne comptait pas en rester là, et revint aidé de renfort par deux fois. La première fois en 1738, il débarqua avec une petite escadre, bien acueilli par les paysans, aucun de ses anciens collaborateurs n'étaient au rendez-vous et du se résigner à repartir pour Naples où il fut interner.
Il tentera un nouveau retour, en 1743, aidé cette fois par les Anglais, mais essuira un nouvel echec, définitif celui-ci.
Les contemporains ne prirent pas au sérieux le règne de Théodore, qui ne resta finalement sur le trône qu'on lui avait créer que durant Sept Mois.
Mais, s'il ne faut pas majorer son règne Corse, il ne faut pas non plus le réduire à une simple comédie.
Théodore aurait pu être un très bon roi, et sa monarchie proclamait pour la première fois sans équivoque l'indépendance de la Corse.
Son seul tort finalement est d'avoir échoué, l'histoire pardonne raremant aux vaincus.
Les Interventions Françaises
Il y eut en fait deux interventions, la première de 1738 à 1741, vit les troupes Françaises alors alliées à Gênes débarquées en Corse, où elles seront vaincues à Borgo le 13 Décembre 1739.
Quatre mois plus tard, le gouvernement français décidera alors d'envoyer d'autres hommes sur l'île, renforts qui seront commandés par le Marquis de Maillebois, qui, en Juillet 1740 obtiendra la reddition des insurgés.
C'est le départ en exil des chefs de cette rébellion, qui comprend Giafferi et Giacinto Paoli, qui emmènera avec lui son fils : Pascal.
La seconde intervention française aura lieu plusieurs années après. Car entre temps, une coalition Anglo-Austro-Sarde, opposée aux Français et aux Espagnols, eux-mêmes alliés de Gênes dans la guerre de la succession d'Autriche parviendra à s'emparer de Bastia en 1745, avec l'aide de Domenico Rivarola, alors chef d'une faction Corse.
La ville sera pourtant perdue au début de l'année 1746 en raison de profondes discordes entre Rivarola et les chefs venus de l'intérieur, Gaffori et Matra.
En 1748, Bastia sera attaqué par la même coalition appuyée par des insulaires, mais les assiégeants devront se retirer avec la paix 'd'Aix-la-Chapelle'.
Cette présence Anglo-sarde qui aura tout de même durée sept années (de 1741 à 1748 ), prendra fin lors d'une seconde intervention Française, où le marquis de Cursay administrera l'île pour le compte de Gênes.
En octobre 1752, les patriotes Corses vont rejeter les règlements que le Marquis de Cursay leur proposera et adopteront un nouveau système de gouvernement sous le commandement de Gaffori. Cursay sera renvoyé en discorde en décembre de la même année.
Un an plus tard, Gaffori sera assassiné, et s'établira alors une régence présidée par Clémente Paoli. Régence qui verra le rappel en Corse de Pascal Paoli. En Juillet 1755, ce dernier sera alors élu général en chef de la Nation Corse, et c'est en Novembre, que sa Constitution sera adoptée à une consulte à Corté.
Pasquale Paoli, Général de la Nation
Pascal Paoli, alors élu Général de la Nation, écrasera en 1757 les révoltes soulevées par les Matra, appuyés par Gênes et par Colonna de Bozzi allié de la France. Il créera une marine qui lui permettra en 1761 de soumettre le cap Corse et de s'emparer en 1767 de Capraia., mais échouera cependant dans sa tentative de prendre d'assaut les villes côtières Génoises.
En 1756, les Français signeront le traité de Compiègne qui accordera à Gênes des subsides et des troupes qui occuperont Ajaccio, Calvi, Saint-Florent jusqu'en Mars 1759.
Ile-Rousse sera fondée en 1758, et le drapeau Corse sera adopté quatre ans plus tard avec la création d'une monnaie.
Le 6 Août 1764, le second traité de Compiègne sera signé. Les troupes Françaises s'engageront alors à tenir garnison dans les trois villes précédemment citées ainsi qu'à Bastia et à Algajola pendant quatre années.
Corté deviendra la capitale de la Corse, une université y sera créée en 1765.
Bien que Pascal Paoli continuait à correspondre avec le Duc de Choiseul dans l'espoir d'assurer l'indépendance de la Corse, c'est le 5 Mai 1968, que Gênes, à travers le traité de Versailles cèdera à la France la souveraineté de l'île.
La Bataille de Ponte Novu
En 1768, le traité de Versailles est signé. Gênes y cède la Corse à la France.
En juillet de cette même année, les troupes Françaises occuperont le Cap Corse, et un mois plus tard, le marquis de Chauvelin débarquera avec de nombreuses troupes sous son commandement.
Les Français seront pourtant vaincus à Borgo en octobre. Mais cela n'empêchera pas, au printemps 1769, le Comte de Vaux de débarquer avec 20.000 Hommes et de vaincre les patriotes le 8 Mai à Ponte Novu.
Pascal Paoli, quittera la Corse le 13 Juillet 1769. Napoléon Bonaparte naîtra un mois plus tard (le 15 Août 1769).
Pourtant, malgré une répression sévère, la résistance se poursuit dans l'intérieur et en 1774, les nationalistes se révolteront, mais se verront réprimés avec rigueur dans le Niolo.
Ce sera le début d'une longue série d'amnisties (1776), que Paoli, alors demeurant à Londres refusera de profiter.
La Corse est devenue pays d'états. Les états de Corse, assemblés et composés de 23 députés de chacun des trois ordres, choisis par élection indirecte, se réunissent huit fois entre 1770 et 1785.
L'assemblée n'a qu'un rôle consultatif: toute décision dépend de l'intendant et du commandant en chef (les commissaires du Roi).
L'administration, de caractère despotique, confie peu de postes aux Corses sauf dans les échelons subalternes de la magistrature.
Ils continuent toutefois à contrôler l'administration des communes. L'ordre de la noblesse est créé, des titres sont accordés à plus de 80 familles (parmi lesquelles les Bonaparte).
Les nobles ne bénéficient pas de privilèges féodaux. mais peuvent obtenir divers avantages: concessions de terres, places d'officiers dans des régiments formés pour les Corses, bourses pour leurs enfants dans des geôles du continent.
Les tentatives de développement agricole et industriel sont peu efficaces. Les impôts directs, perçus dès 1778 en nature, bien que théoriquement équitables, pèsent surtout sur les pauvres.
Les premières routes sont construites : Bastia / Saint-Florent: Bastia / Corté, et le plan Terrier est mis en œuvre. Les recensements démontrent un accroissement continu de la population.
En 1789, alors que la révolution éclate en France, l'assemblé nationale, incitée par une lettre d'un comité patriotique de Bastia, décrète que la Corse est désormais partie intégrante de la monarchie française. Les Corses exilés sont alors autorisés à rentrer en France.
Le 15 janvier 1790, la Corse devient un département, Bastia en est le chef-lieu et le siège de l'unique évêché.
Source : http://www.storiacorsa.com/
Non, mais là y'as des limites ! La politesse ca éxiste !
Je ne suis pas ici pour fair ' chier', je suis dsl..