TOURS, Indre-et-Loire (Reuters) - Véronique et Jean-Louis Courjault étaient entendus jeudi soir par un juge d'instruction au palais de justice de Tours sur les trois infanticides dont a fait état la jeune femme devant les policiers, apprend-on de source proche du dossier.

Dans un palais de justice assiégé par les journalistes et une centaine de badauds, le couple devait s'expliquer sur les meurtres présumés de trois de ses enfants entre 1999 et 2003, dont Véronique Courjault s'est accusée en garde à vue.

L'information judiciaire devait être ouverte pour meurtres avec la circonstance aggravante qu'ils ont visé des enfants du couple, un crime passible de la réclusion à perpétuité.

Si la mise en examen de Véronique Courjault semblait acquise compte tenu de ses déclarations, celle de son mari semblait plus incertaine, la principale suspecte l'ayant déclaré hors de cause.

Véronique Courjault, 38 ans, a confirmé jeudi à la police avoir tué en 2002 et 2003, les deux enfants dont les corps ont été retrouvés dans un congélateur de son domicile de Corée en juillet dernier. Elle aurait commis ce crime juste après les avoir mis au monde, seule à son domicile.

Elle a déclaré avoir eu en fait deux grossesses successives en Corée et avoir étranglé les deux enfants, a dit la source policière.

Par ailleurs, elle a ajouté jeudi avoir aussi accouché en 1999 clandestinement d'un autre enfant, alors que le couple habitait dans la région de Blois. Véronique Courjault a dit avoir détruit par le feu le corps de cet autre enfant.

Elle assure que son mari, qui voyageait fréquemment, n'a jamais été au courant de rien, car elle serait parvenue à lui cacher ses grossesses.

EXAMEN PSYCHIATRIQUE

Les magistrats instructeurs qui seront désignés auront l'obligation légale de procéder à un examen psychiatrique de la suspecte.

Véronique Courjault a expliqué ses gestes par le fait qu'elle ne désirait pas les enfants. Le couple Courjault a déjà deux enfants, âgés de neuf et onze ans.

En Corée, Véronique Courjault, qui travaillait comme bénévole au lycée français de Séoul, a conservé les corps durant près de trois ans dans son congélateur, allant jusqu'à les transporter dans un déménagement en Corée.

C'est Jean-Louis Courjault, ingénieur dans une société d'équipement automobile américaine, qui a déclenché toute l'affaire après avoir découvert les corps des deux enfants dans le congélateur de son domicile coréen, lors d'un retour impromptu le 23 juillet.

Cet élément plaide en faveur de la thèse selon laquelle il n'aurait pas été informé, de même que ses réactions en garde à vue, où il est bouleversé, estiment les policiers.

Les enquêteurs jugent cependant peu probable qu'il n'ait jamais été informé de trois grossesses consécutives de sa femme. Ils remarquent par ailleurs que Véronique Courjault a subi en 2003 une ablation de l'utérus provoquée par les lésions dues à son dernier accouchement clandestin.

Le couple avait été convoqué mardi soir au commissariat après que des expertises ADN comparatives réalisées en France eurent établi qu'ils étaient les parents des enfants morts.

Depuis le début de l'affaire, ils soutenaient la thèse d'une machination et avaient même donné une conférence de presse le 22 août où Véronique Courjault disait vivre un cauchemar.

source:http://www.boursier.com/vals/all/les-epoux-courjault-entendus-sur-trois-infanticides-feed-16592.htm

des fois je me dis que le monde part vraiment en boulette...