A Scanner Darkly - de Richard Linklater, sortie le 13 Septembre 2006
Une banlieue d'Orange County, en Californie, en 2013. L'interminable et vain combat de l'Amérique contre la drogue se confond désormais avec sa guerre contre le terrorisme.
Le policier Bob Arctor, spécialiste réticent des missions d'infiltration, est contraint de jouer les taupes auprès de ses amis Jim Barris, Ernie Luckman, Donna Hawthorne et Charles Freck.
Lorsqu'il reçoit l'ordre de s'espionner lui-même, Arctor entame une inexorable descente dans l'absurde et la paranoïa, où loyautés et identités deviennent indéchiffrables.
Le synopsis annonce la couleur. Entre Schyzophrenie et paranoïa, ce film issu d'une nouvelle de K. Dick ( substance mort) nous guide dans les méandres les plus obscurs du cerveau « déchiré » de K. Dick.
Pour comprendre le film, il faut comprendre dans quelle situation K. Dick a écrit cette nouvelle. Dopé aux amphets, il attaque un Etat américain de plus en plus interventionniste, qui n'hesite pas à s'immiscer au beau milieu des gens, gonflant ses attitudes paranoïaques et qui le meneront directement en internement psychiatrique.
Ainsi, le film reflete ses craintes et ses peurs, ses doûtes et toutes ses tendances paranoïaques.
Outre que le film soit adapté d'une nouvelle de K. Dick, son autre specificité réside en son côté graphique. En effet, c'est la technique du Rotoscoping qui a été utilisée et qui consiste a repeindre en numérique chaque image du film.
Ainsi chaque seconde represente tout de même près de 500 heures de travail.
Cette technique dejà utilisée pour Renaissance accentue encore cet effet de flou recherché donnant lieu à un grand trip visuel. D'autant plus que le rélisateur en profite pour mettre en instabilité certains elements du décor qui semblent vibrer en arrière plan.
Je m'attendais tout de même à un trait beaucoup plus fin et une image moins grossière que celle presentée par le film.
Toutefois, cela n'empêche pas de perçevoir les emotions des acteurs, au contraire. On devine toute la folie, la crainte et l'atteinte de la substance M ( la drogue qui touche plus de 25% de la poulation) sur leur corps.
A ce niveau, d'ailleurs, on ne peut que feliciter le jeu de tous les acteurs?
L'atout du film est aussi sa faiblesse.
Le film est complexe et tortueux. Il est difficle de s'y retrouver. Ainsi on baigne dans un flou total sur une bonne partie du film ne decouvrant « le poteau rose » que quelques minutes avant le generique final.
Et avant ce denouement, on suivra difficilement les steriles debats philosophiques entre les protagonistes du film debattant sérieusement sur un vélo ou encore l'utilité de mettre un mouchoir autour d'un pistolet, le mouchoir etant censé transformer ce dernier en silencieux !
Bref, cest vraiment le very bad trip.
A partir de ce moment il est facilement comprehensible que des personnes decrochent au bout de quelques temps, le film demandant un certain effort.
Pour ceux qui accrochent, le film n'en sera que meilleur et la récompense; la comprehension totale, plus savoureuse !
En Résumé
Derrière l'aspect graphique, ce film cache une excellente adaptation de K. Dick, complexe et torturée mais qui de par sa difficulté d'accés, laissera surement quelques spectateurs à la traine.
Note