Aujourd'hui, semaine fériée oblige (enfin semaine fériée pour moi pas pour tous), j'ai trouvé à m'occuper en allant faire un petit tour au Tower Records de mon quartier. Un tout petit Tower Records, rien de comparable avec le Tower Records de Shinjuku. Bref je traîne dans à peu près tous les rayons qui m'intéressent, me lamente comme toujours sur le prix des cds d'artistes Japonais (2500 yen au minimum, on se rassure en se disant qu'au moins au Japon, ils font un effort en proposant des packaging toujours relativement classieux, loin des boîtes cristal de nos bouses françaises), puis je passe par le rayon World où se trouve la musique Française, parfois tout délicieusement nommée chanson, terme créé et utilisé rien que pour la musique française. Comme à l'accoutumée on retrouve la plupart des artistes des 60s et 70s, période d'apogée de la musique française avec des personnalités telles que France Gall ou Michel Polnareff, mais aussi de grands classiques tels que Charles Aznavour, Edith Piaf, Charles Trénet ou encore Gainsbourg. Jusque là, rien de bien choquant à signaler si ce n'est la vague impression que pour les japonais la musique française est morte avec Gainsbourg. Pour atténuer ce sentiment on retrouve bien quelques artistes actuels très branchés susceptibles de plaire à la frange un peu bobo japonaise tels que Keren Ann, Emilie Simon ou Carla Bruni ou les compilations Paris Dernière mais jusque là vraiment rien qui ne fasse froid dans le dos. Oh bien-sûr par le passé, j'avais déjà constaté quelques ignominies telles que Mylène Farmer ou Florent Pagny, en version japonaise à savoir avec spin card et paroles traduites, mais je m'étais expliqué cette présence par le succès relativement important de ces trucs en France (pays du bon goût parait-il).
Mais aujourd'hui était un jour différent, peut-être cette pluie qui dure depuis le début de la semaine ne suffisait elle pas à me foutre le cafard.
Non dans la rubrique Various France, j'ai trouvé 2 des pires immondices que la scène française ait pu pondre (ou chier serait plutôt le terme exact). La Good Life de K-maro et l'album de Ilona. Ce fut un choc sans précédent pour moi, un choc amplifié par le fait que ces albums étaient eux aussi officiellement distribués au Japon induisant spin card et traduction des paroles... Et me vint la terrible constatation que la culture française ne rayonne plus à l'étranger. Lorsque je discute culture française avec des japonais, on me parle de Godard, de la Nouvelle Vague, Jacques Tati, Michel Audiard ou de Edith Piaf et ses potes cités au dessus... mais jamais on ne parle de Louise Attaque, des Wampas, Dionysos, Hush Puppies, Scenario Rock, TTC, Klub des Losers, Klub des 7 ou Atelier (j'exclue volontairement tous ces groupes electro connus à l'étranger mais pas du tout en France, eg Phoenix et consorts).
Non, désormais la musique Française au Japon, c'est K-maro et Ilona...
Triste constat quand on connait la vivacité de la VRAIE scène française.
Je me rassure en disant que réciproquement cela touche le Japon quand on voit la masse de Jpop fans neuneus (syndrôme: c'est japonais donc c'est bien!) qui s'éberluent devant ces groupes de punk à 2 balles qui hurlent leurs génériques d'anime ou ces bimbos aux yeux occidentalisés chantant des ballades toutes plus insipides les unes que les autres (et j'oublie aussi les mecs qui se paluchent devant les gamines des Morning Musume).
Peut-on pour autant parler de justice?
Pour me rassurer de ce triste état de fait, j'ai acheté le dernier album de Emilie Simon ainsi qu'un live de Thee Michelle Gun Elephant, une petite manière de rétablir la justice des 2 côtés...
Edit: je tiens également à vous faire part d'une de mes petites anecdotes toujours en relation au sujet. Lors d'un de mes nombreux vagabondages dans une boutique de CDs, DVDs, Mangas et JV d'occasion que ceux qui sont allés au japon doivent bien connaître (Book-off/Hard-off), je suis tombé sur l'album des 2Be3 vendu à 1000 yen (grosso modo 7 Euros ou un gros macdo au choix...). Tagada tsointsoin! J'ai flippé...

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posted the 08/17/2006 at 12:28 PM by
artbrut
il préfère passer le ragga du pinguin qui en sortant de la marre faisai tsoin tsoin ...
Merci pour cette excellente article , [Artbrut] , qui m'a bien fait marrer.Mais rassure moi , Ilona , ça fait un bide chez les Japonais?
Pour en revenir au Klub des Loosers, cela peut également heurter la sensibilité des plus vieux; un pote a fait écouter l'album à sa mère qui s'est effondrée en larmes et est revenue plus tard avec son père lui demander si il prenait de la drogue ou pensait au suicide! Mémorable!