Qu'ils perdent ou qu'ils gagnent, les Bleus savaient qu'ils seraient attendus à l'Elysée, lundi 10 juillet, pour un déjeuner avec le chef de l'Etat dès leur retour sur le sol français.
A cette occasion, Jacques Chirac a fait part à Zinédine Zidane de l'admiration et de l'affection de tout le pays. Vous êtes un virtuose, un génie du football mondial, vous êtes aussi un homme de cœur, d'engagement, de conviction. C'est pour cela que la France vous admire et vous aime, a-t-il déclaré dans les jardins de l'Elysée. A tous les joueurs, le président a déclaré :
Vous nous avez fait vivre une formidable épopée sportive qui restera inscrite profondément dans la mémoire des Françaises et des Français. Vous avez démontré à la France qu'elle est forte quand elle est rassemblée dans sa diversité et quand elle a confiance en elle. Vous avez toutes les qualités pour accrocher, demain, une deuxième étoile à notre maillot national, a encore estimé le chef de l'Etat.
ON DOIT LES REMERCIER
Parmi les Bleus, seul Fabien Barthez était absent. Le gardien de but a été excusé pour des raisons familiales, a-t-on appris auprès d'un membre de l'encadrement français. Tandis que Djibrill Cissé, privé de Mondial au dernier moment à cause d'une blessure en match de préparation, faisait partie de la fête.
Après ce déjeuner, les joueurs se sont rendus place de la Concorde. Là, ils ont fait une apparition au balcon de l'hôtel Crillon
pour saluer plusieurs milliers de personnes venues les applaudir. Toutes générations confondues, et avec une forte proportion de jeunes filles et d'enfants, les supporteurs ont patienté sous un chaud soleil. Un grand calicot avec le simple mot Merci, ou des banderoles Les Antilles avec les Bleus donnaient le ton de la rencontre. Ils n'ont pas perdu, on doit les remercier, c'est la dernière fois que l'on voit cette équipe magique, étaient les phrases qui revenaient le plus souvent.
Aucun mot, en revanche, sur le geste malheureux qui valut à Zinédine Zidane d'être exclu du terrain lors de la finale de dimanche.
Raymond Domenech a été le premier à se présenter devant la foule. D'abord invisible, caché derrière un pan de maillot géant, Zinedine Zidane, s'est ensuite présenté à son tour au balcon. Comme un passage de relais entre générations, Zidane a cédé la place à Franck Ribéry, l'une des révélations de ce Mondial. Lilian Thuram, inconsolable dimanche soir à Berlin après la défaite des Bleus, a tout d'abord refusé d'apparaître devant les supporters, revenant finalement accompagné de Zidane.
David Trezeguet, dont le tir au but a terminé sur la transversale du gardien italien, a clos le bal, en larmes, dans les bras de l'attaquant vedette des Bleus, Thierry Henry, et de Lilian Thuram.
Ce passage des Bleus devant leur public a été organisé en remplacement d'une cérémonie plus importante, initialement prévue. Dans la matinée, la Fédération française de football a annoncé que l'équipe de France de football ne défilerait pas, comme on l'avait annoncé, sur les Champs-Elysées.
Pour demain, si c'est moi qui décide, on ne fait pas de défilé, avait déjà prévenu Raymond Domenech, la veille. C'est très français ça, d'être content d'avoir perdu, d'être content de ne pas être vainqueur. Moi, je ne peux pas être content., avait-il insisté sur TF1.