Dans
The Twin Snakes, les références aux précédents épisodes de
Metal Gear sont légions, c’est pourquoi je vais faire un bref résumé de ses « ancêtres » afin que vous y voyiez plus clair. Je n’inclurais pas dans cette chronologie les titres
Metal Gear sur
GameBoy ni
Metal Gear Solid : Sons Of Liberty sur
PlayStation 2 car n’ayant que d’étroites relations avec
The Twin Snakes.
I/ Metal Gear (MSX2, juillet 1987, conversion sur NES en 1988 )
1) Un nouveau concept
A premier abord,
Metal Gear ne semble être qu’un classique jeu d’action doté d’une vue aérienne. Vous incarnez Solid Snake, membre du groupe d’intervention spéciale « FOXHOUND » et devez infiltrer un groupe de terroristes d’un petit pays nommé « Outer Heaven ». Qui dit infiltration dit furtivité. C’est cette innovation que Mr Hideo KOJIMA (le « papa » des
Metal Gear) a apporté, un nouveau concept. En effet il fallait longer les murs, analyser l’activité ennemie pour progresser, tuer discrètement, le tout sans être repéré par l’ennemi. Une fois l’alarme donnée une horde d’ennemis se jettent à votre cou. Afin de calmer les choses, il fallait se cacher dans l’ombre, en silence et évidemment sans y être repéré.
Un nouveau concept était né, celui que Hideo KOJIMA baptisera celui du « Tactical Espionnage Action ».
2) Metal Gear, l’histoire
1995, à 200 km au nord de Salzburg en Afrique du Sud., dans le petit pays de « Outer Heaven ».
Un mercenaire fait ériger au fond de ce territoire une forteresse armée dans laquelle des ingénieurs sont contraints de mettre au point une arme redoutable, capable de modifier l’équilibre mondial.
Un groupe de forces spéciales, « FOXHOUND », est chargé d’infiltrer la forteresse et un dénommé Gray Fox est assigné à la mission. Plusieurs jours plus tard, toute communication avec ce dernier est perdue, seuls restent ses derniers mots :
Metal Gear.
Un deuxième espion est donc dépêché dans la forteresse, un homme dont le nom de Code est Solid Snake. Ce dernier parvient à infiltrer la forteresse avec brio, retrouve Gray Fox et récolte de nombreuses informations sur ce qu’est ce fameux
Metal Gear. En fait ce n’est rien d’autre qu’un immense char de hautes technologie armés de missiles nucléaires.
Snake sauve le docteur Petrovich Madnar, le créateur du
Metal Gear qui collaborait contre son gré avec le mercenaire à son élaboration. Grâce à lui, Snake apprend les points faibles du
Metal Gear et parvient à le détruire.
La surprise de Solid Snake est immense lorsqu’il découvre que le mercenaire qui dirige secrètement cette forteresse terroriste n’est autre que son supérieur hiérarchique, « Big Boss », leader de « FOXHOUND ».
Snake affronte donc son commandant dans un combat sans merci et s’en échappe blessé, laissant un « Big Boss » mourant derrière lui..
Metal Gear est une grosse bombe au Japon, ce qui entraîne une conversion
NES pour les joueurs Américains et Européens. Sur la lancée du succès, « Konami » décide de sortir un nouvel épisode de
Metal Gear intitulé
Snake’s Revenge, toujours sur
NES et principalement destiné à l’exportation américaine et européenne. Malheureusement son développement n’est pas dirigé par Mr KOJIMA et le titre perd le côte infiltration tactique qui faisait son charme et se révèle être un banal jeu d’action aventure, sans énigmes ni réflexion. Un titre bien vite oublié par les fans de l’époque.
II/ Metal Gear 2 : Solid Snake (MSX2, 1990)
1) L’approfondissement du concept
En 1990 Hideo KOJIMA reprend du service avec
Metal Gear 2 : Solid Snake, commercialisé sur
MSX2 qui pour l’anecdote disposait pour l’époque d’une innovation technique étonnante. En effet le titre était sur une cartouche son de 16 voix polyphoniques qui repoussait les limites des 4 voix polyphoniques imposées par les caractéristiques même de la
MSX2. Les bruitages et musiques étaient donc excellents pour l’époque.
Reprenant le concept du premier volet, Hideo KOJIMA l’affina en l’approfondissant, ce qui eut pour effet principal un jeu beaucoup plus vaste demandant pas moins d’une vingtaine d’heure pour être terminé. D’autres détails furent ajoutés ou peaufinés, comme l’apparition d’un compteur d’alerte et une modification du Codec avec lequel il devint alors possible de choisir manuellement une fréquence afin de récolter des informations moins officielles. Ajoutez à cela un équipement plus varié et une plus grande panoplie d’armes. De plus le côté infiltration du jeu fut poussé à l’extrême, en obligeant par exemple le joueur à suivre un soldat ennemi sans l’attaquer ni se faire repérer afin de découvrir une entrée secrète.
Ce nouveau volet fut immédiatement une bombe, malheureusement qu’au Japon car ne disposant pas de conversion
NES et donc de distribution aux Etats-Unis et en Europe.
2) Metal Gear 2 : Solid Snake, l’histoire
En 1999, le docteur Kio Marv, brillant chercheur, a créé une substance appelée « Oilix », cette dernière permettant de traiter le pétrole brut d’une façon insoupçonnée et d’en tirer une productivité phénoménale.
Ce docteur est kidnappé par un groupe militaire indépendant appelé « Zanzibar » dont le QG est quelque part en Asie Centrale, dans une contrée que le groupe surnomme lui même « Zanzibarland » qui s’approprie l’ « Olix ».
Grâce à cette substance, « Zanzibar » déclare sa suprématie militaire et politique à la face du monde et devient une puissance occulte.
Le nouveau commandant de « FOXHOUND », Roy Campbell, fait de nouveau appel à Solid Snake, malgré son départ en retraite anticipée, avec pour objectif principal le sauvetage du docteur Marv. Solid Snake s’infiltre donc dans la base rebelle et découvre avec stupeur que son ancien compagnon de « FOXHOUND » Gray Fox est en fait le dirigeant des mercenaires de « Zanzibar ». Solid Snake parvient une fois de plus à neutraliser le groupe militaire, tue Gray Fox et récupère la formule de l’ »Olix » avant de faire de nouveau face au
Metal Gear dont un exemplaire avait été rapatrié depuis « Outer Heaven ».
Solid Snake découvre également que le véritable cerveau de « Zanzibar » n’est autre que « Big Boss », miraculé d’ « Outer Heaven ».
Après cette mission, Solid Snake disparaît dans les neiges désertiques de l’Alaska..
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Metal Gear Solid : The Twin Snakes
Note : 10/10
Plate-Forme : Nintendo GameCube
Date de sortie : Disponible en version JAP et US, sortie européenne le 26 mars 2004
Genre : Tactical Espionnage Action : Infiltration
Editeur : K.C.E.J. (Konami Computer Entertainment Japan)
Multijoueur : Pas de multijoueurs
Version du test : JAP (voix et sous-titres US)
Metal Gear Solid sorti en 1998 fut immédiatement LE jeu de la
PlayStation. De même
Metal Gear Solid 2 : Sons Of Liberty fut celui de la
PlayStation 2, et je peux sans trop m’avancer dire que ce
Metal Gear Solid : The Twin Snakes sera rapidement une des valeurs sûres de la
GameCube.
Metal Gear Solid : The Twin Snakes est une adaptation
GameCube de
Metal Gear Solid sorti en 1998 sur
PlayStation. Là où certains pourraient voir une banale transposition du titre ou une opération marketing, je vois une oeuvre à part entière, une adaptation fidèle à l’original et qui propose son lot de nouveautés. Bien plus qu’une simple conversion, un titre unique et magique, parfaitement retravaillé.
Le scénario de Metal Gear Solid approfondi
Etant une adaptation de
Metal Gear Solid,
The Twin Snakes reprend les grandes lignes de son scénario en développant davantage certains points restés obscurs dans la version
PlayStation.
L’Alaska, pays que le plus grand monde considère comme une terre hostile au relief accidenté et constamment balayé par des tempêtes de neige et autres violents vents glacials. Qui dit pays désert dit sécurité, ce qui pousse les Etats-Unis à y implanter des infrastructures militaires ultra secrètes.
Dans l’archipel « Fox », l’île de « Shadow Moses » abrite l’une de ces installations militaires. Ce site est en réalité un centre de recyclage d’armes nucléaires qui sert également de plate-forme de test des dernières innovations en terme d’armes et d’équipements de pointe. A l’instar de tous les sites militaires « top secret » du gouvernement, la base de « Shadow Moses » dispose d’un dispositif de sécurité renforcé, afin de prévenir toute tentative d’intrusion. D’autant plus qu’il est de notoriété publique que s’il est difficile de s’échapper d’une île, il est encore plus ardu d’y pénétrer. Les scientifiques et autres techniciens peuvent donc effectuer leurs recherches dans le calme, à l’abri d’éventuels espions désireux de leur dérober leurs découvertes.
Le projet prioritaire qui retient toute l’attention du personnel de la base est le
Metal Gear. Ce robot de combat développé en coopération avec la société « Armstech » annonce la couleur en terme d’affrontements nucléaires pour le futur. « Metal Gear Rex », de son nom de code, est à l’heure actuelle le seul engin capable de lancer une arme nucléaire à longue distance sans avoir à le faire depuis une altitude élevée. Afin de jauger la fiabilité de « Rex », 3 tests de fiabilité ont été réalisés mais un quatrième test est encore indispensable avant utilisation dans un conflit réel.
Ce projet, bien plus confidentiel que les autres de la base qui portent sur le domaine spatial ou celui des armes bactériologiques, nécessite une discrétion absolue, d’où l’idée de l’île de « Shadow Moses », aucune possibilité de fuite ni d’attaque ennemie.
Et pourtant l’inviolabilité du site a été mise en échec par un groupe armé de terroristes qui a pris possession des lieux sans aucune difficulté puisqu’il était déjà sur place. En effet, plusieurs pelotons de soldats génomes commandés par des membres de « FOXHOUND » ont été dépêchés sur l’île afin de participer au test d’une nouvelle arme nucléaire utilisée par
Metal Gear. Ces soldats génomes inexpérimentés ne disposent pour bagage que d’entraînements virtuels sous le logiciel « Force 21 ». Toutefois, du fait que certains gènes de « Big Boss » leur ont été greffés, leurs 5 sens sont poussés à leur paroxysme. Ces archétypes du soldat parfais sans peur ni crainte de l’échec ont donc dors et déjà un avantage certain face à des adversaires mieux entraînés.
Les membres de « FOXHOUND » supposés les encadrer lors du test d’armes sur le
Metal Gear sont à l’origine de cette rébellion spectaculaire aux raisons obscures. Ce qui est d’autant plus surprenant que « FOXHOUND » est une unité créée spécialement par les Nations Unies afin de prévenir et de lutter contre toute attaque terroriste. Le leader d’attaque de « FOXHOUND », Liquid Snake est le maître à penser de cet acte terroriste, secondé par 5 des meilleurs éléments de « FOXHOUND » qui possèdent tous des pouvoirs particuliers, physiques ou psychiques, qui les rendent bien plus dangereux que les plus accomplis des militaires. Psycho Mantis, Sniper Wolf, Decoy Octopus, Vulcan Raven et Revolver Ocelot secondent donc Liquid Snake dans son emprise meurtrière. L’ultimatum de ce dernier qu’il appose au gouvernement est le suivant : si dans les 24 heures les restes de « Big Boss » ne lui sont pas remis, il portera une frappe nucléaire de grande envergure..
La Maison Blanche a immédiatement mis en alerte plusieurs de ses unités de combat, mais après une étude approfondie des probabilités de réussite d’une attaque en force, décide d’opter pour l’envoi d’un homme seul au sein de l’installation. Le Président des Etats-Unis et ses conseillers, par l’intermédiaire de Jim Houseman fort de son titre de Secrétaire de la Défense, contactent Roy Campbell, ancien dirigeant de « FOXHOUND » depuis à la retraite, afin qu’il persuade Solid Snake de reprendre du service.
D’abord peu enclin à reprendre les armes, Snake se range finalement à l’idée qu’il se doit d’intervenir coûte que coûte. Si Snake n’en est pas capable, personne ne l’est..
Metal Gear Solid + Metal Gear Solid 2 = Twin Snakes
Twin Snakes conserve les bases de
Metal Gear Solid sur
PlayStation et y implante certaines possibilités de
Metal Gear Solid 2 : Sons Of Liberty.
Au rayon des « nouveautés » nous trouvons donc la roulade, la possibilité de casser les caméras de surveillance, la possibilité de s’accrocher au bord d’une passerelle et également de la lâcher pour se rattraper à une autre plus bas, la possibilité de se dissimuler dans les casiers et également d’y déposer les cadavres ennemis, etc..
Tout ce qui était possible dans MGS2 l’est donc dorénavant dans
Twin Snakes. Le système de « Freeze ! » et des « Dog Tags » a lui aussi été repris et pour l’anecdote nous avons droit au coup de pied de MGS2 à la fin du combo, bien plus classe que le coup de pied miteux de MGS sur
PlayStation.
Enfin il est rendu possible de faire feu lorsque vous êtes allongés, et pas uniquement avec le PSG-1 comme cela était le cas auparavant.
Une fois le jeu fini (sachant qu’il existe 2 fins différentes), vous aurez comme dans MGS un objet spécial, cela va du bandeau de munitions infinies au camouflage optique en passant par l’appareil photo et autres.
Un style graphique sorti tout droit des films de Hong-Kong
Dans
Twin Snakes, tous les décors et les scènes FMV (avec le moteur du jeu) ont été refaites, remis au goût du jour avec les moyens technologiques de maintenant. Il est donc légion d’avoir affaire à un Bullet-time à la Matrix et à d’autres ralentissements, qui plus que d’uniquement servir à en mettre plein la vue, accentuent le caractère légendaire de Solid Snake. Les scènes sont parfaitement chorégraphiées et le tout superbement animé, les scènes mettant en avant le Ninja sont particulièrement bluffantes visuellement parlant.
Autant vous prévenir,
The Twin Snakes est parfois gore. Les scènes un peu dures du premier opus ont également été retravaillées et re chorégraphiées, et il faut avouer que par moments le sang gicle abondamment. Cela ajoute le côté réaliste lors des affrontements qui faisait un peu défaut à
Metal Gear Solid, loin de la violence gratuite ce côté gore contribue à plonger davantage le joueur dans l’aventure.
Au niveau graphisme, le jeu est beau, très beau par endroits mais en général il n’y a rien d’exceptionnel. Pas d’effets de lumières bizarres ou autres pour casser cette ambiance « réaliste » si chère à ce jeu. Le style reste donc sobre, mais dispose d’un design efficace et d’une animation à couper le souffle.
Une ambiance sonore retravaillée
Tous les dialogues de
Twin Snakes ont été réenregistrés avec les doubleurs américains de
Metal Gear Solid sur
PlayStation. Beaucoup plus fournis qu’avant en explication (par exemple sur le virus FoxDie, qui restait un peu un mystère auparavant), les dialogues oscillent entre très bon et certains passages assez niais qui faisaient déjà défaut à la version « originale ».
Les thèmes du jeu ont également été retravaillés, la seule musique conservée telle quelle est « The Best Is Yet To Come », le thème du générique de fin et de l’introduction.
Les bruitages quand à eux sont honnêtes, sans grande prétention ils collent parfaitement à l’action et ne choquent aucunement. On appréciera encore une fois le soucis des développeurs visant à rendre le tout homogène et réaliste, sans tomber dans le piège d’en faire trop.
Une histoire captivante, des persos charismatiques
Le scénario a beau être le même que
Metal Gear Solid, il n’empêche que celui ci a été retravaillé. Il est dorénavant beaucoup plus fournis en explications diverses et en relations entre les personnages, on sent que le côté « philosophique » de MGS2 a inspiré KOJIMA a refaire de même.
On a donc un Snake pris au doute parfois, un personnage principal « humain » et non une vulgaire machine à tuer comme cela était le cas sur
PlayStation.
De même les ennemis débordent dorénavant de charisme, que ce soit Revolver Ocelot et sa passion pour les interrogatoires cyniques ou Liquid et son obsession d’avoir le sentiment de ne pouvoir influer sur son destin, tous les personnages de ce nouveau titre paraissent plus proches de nous, plus compréhensibles. Reste le Ninja au comportement ambigu, tantôt allié tantôt ennemi, mais toujours suivant sa propre logique.
Conclusion
Comme je l’avais parié au moment où je me suis dis que j’allais faire ce test, les mots m’ont manqués tout au long de celui-ci pour vous dire à quel point
The Twin Snakes est une perle à mes yeux, un joyau indispensable qui redore le blason d’une référence du genre. J’ai tenté de ne pas trop spoiler tout au long de ce test, ce qui explique que je ne puisse par exemple pas trop donner de détails concernant les scènes qui m’ont le plus marqué etc..
Fans comme moi de
Metal Gear ou novices passés à côté de
Metal Gear Solid à l’époque, peu importe avec
Twin Snakes vous avez l’occasion de découvrir ou redécouvrir ce qui sera probablement une référence
GameCube pendant de longues années.
A mon avis, une oeuvre incomplète, complètement a coté de la plaque par rapport a l'original (on est dans un jeu vidéo, ok... mais c'est pas pour ça qu'on est dans Matrix aussi..) La jouabilité est une plaie lorsqu'on est habitué aux MGS normaux, la musique étonne dans le mauvais sens du terme. Bref, pleins de défauts énervant pour le fan, qui ne rendent absolument pas gloire a la série originale, qui n'avait absolument pas besoin qu'on lui redore le blason
La jouabilité une plaie ? Euh perso je vois vraiment pas, si le fait de devoir faire avec une option en plus (la vue à la première personne) peut choquer, son utilisation devient rapidement intuitive. L'OST reste très bon et a heureusement repris pas mal de thèmes en les remixant, réécoute les thèmes de l'époque remplits de "bip bip" et tu verras que ce n'est pas un mal.
Quand à l'argument du "Trop naze, ça se la joue à la Matrix", c'est un classique que j'ai entendu maintes fois. Comme si l'utilisation d'un effet enfermait le jeu dans une catégorie stéréotypée.