Plateforme : Nintendo Dual Screen (DS)
Genre : Beat Them All / Plateformes
Editeur : Konami
Nombre de joueurs : 1 à 2 (Soul Change et VS Mode via le Wi-Fi DS)
Date de sortie : Versions US, PAL et JAP toutes 3 disponibles
Version du test : PAL, menus et dialogues en Français, voix digitalisées JAP
Prix neuf conseillé : 39.90€
Site officiel :
http://www.konami.com/gs/officialsites/castlevania/ (Screenshots et vidéos disponibles à partir du site)
Notation PEGI : Déconseillé aux moins de 12 ans
Dans la lignée de Aria Of Sorrow
Ne serait ce que par le scénario. Le jeu débute par un rappel des événements de
Aria Of Sorrow, notamment de sa fin. Il est donc préférable de débuter cet opus en ayant au préalable fini le précédent, car en reprenant pas mal de personnages, le système de magie, et surtout en y faisant souvent référence.
Nous sommes en 2036, un an après les événements de
Aria Of Sorrow sur
GameBoy Advance.
Après cette fameuse éclipse solaire qui l'a entraîné dans un combat acharné contre les armées de Dracula, Soma Cruz a donc apprit avec stupeur qu'il en était la réincarnation. Décidant de lutter farouchement contre cette parie démoniaque qui habite en lui même, Soma se lance corps et âme dans un affrontement avec le seigneur des ténèbres. Ayant acquis le pouvoir de s'emparer des âmes ennemis et de les utiliser à son tour, notre héros se démène de toutes ses forces, frôlant à plusieurs reprises d'être englouti par cette obscurité latente, risquant de devenir à son tour le seigneur des ténèbres, le nouveau Dracula.
Heureusement ses amis l'ont sauvé à temps, la mort de Dracula ayant au passage anéanti le pouvoir de Soma.
Notre héros, redevenu un humain banal, s’apprêtait alors à savourer un repos bien mérité. Croyant ses ennuis enfin terminés, c’est pourtant un long périple qui attend le jeune garçon, un périple qui recèle bien des surprises quant à sa propre personnalité.
Soma Cruz, personnage principal à la double personnalité troublée.
De retour sur Terre avec son amie d'enfance Mina Hakuba et ceux qui l'ont aidé dans sa quête, Soma goûte aux plaisirs d'une vie normale et simple. Hammer le marchand ambulant, Julius Belmont le chasseur de vampire porteur du fouet Vampire Killer, Yoko Belnades l'experte en magie noire et Genya Arikado l'homme froid appartenant à une agence Japonaise top secrète gouvernementale, tous sont heureux que cette histoire ait enfin eu un dénouement heureux. Si Soma avait sombré dans le côté démoniaque de son âme, ils auraient été contraints de l'éliminer.
Pourtant, tout n'est pas fini.
Alors qu'il se remémorent les événements de 2035, Mina et Soma sont attaqués par une fameuse prêtresse nommée Célia qui semble bien les connaître. Ne jurant que par leur mort, celle ci invoque quelques monstres qui passent rapidement à l'attaque. Genya intervient et donne à Soma un poignard, arme de fortune lui permettant de rapidement se débarrasser de ces agresseurs. Après le coup fatal, Soma ressent une sensation qu'il ne connaît que trop bien : il vient de s'emparer de l'âme de son ennemi. Genya lui explique alors que ce pouvoir n'avait pas disparu en lui, il n'était que latent car n'ayant pas nécessité d'être utilisé en période de paix. Soma décide de poursuivre cette Célia, avec pour argument principal le fait qu'il ne lui pardonnera pas d'avoir mit la vie de Mina en danger. Pourtant, ce qui se trame dépasse le simple prix d'une vie. Célia et ses deux disciples ont décidé de pousser Soma à bout, d'en faire pour de bon le nouveau Dracula.
Une remise au goût du jour
Ce qui frappe tout d'abord le joueur c'est le nouveau style graphique. L'intro du jeu est en effet en anime, avec une animation de bonne facture malgré un character design assez vide. Les artworks des personnages lors des dialogues sont également de la même trempe, ce qui tranche complètement avec l'aspect gothique des précédents Castlevania. Le fan de la série sera d'abord perplexe face à ce nouveau choix de la part des developpeurs, regrettant les superbes artworks de Ayami Kojima.
L'ancien style graphique / le nouveau
L'animation en générale est issue de celle de
Aria Of Sorrow, malgré quelques changements qui sautent aux yeux. Certaines animations étaient mieux réussi sur l'opus GBA, notamment lorsque Soma court ou nage. Malgré cela, il faut avouer que au fur et à mesure de l'avancée dans le jeu, la DS prouve tout son potentiel en matière de beauté graphique et de fluidité d'animation. Pour preuve cette traînée violette que Soma laisse derrière lui lorsqu'il marche, les différents effets de flamme, la neige qui tombe d'une voiture sur laquelle on vient de marcher..
Tout cela contribue à retranscrire un environnement crédible dans lequel on se fait plaisir à évoluer. La découverte de chaque nouvel ennemi ne se fait pas sans être tenté d'en observer au préalable les différentes animations, bercé par cette beauté visuelle. Une animation sans faille, sans ralentissements, sans effet de clipping ou autres bugs de collision. En gros de la 2D comme « Konami » sait en faire, parfaite et crédible dans son agencement avec l'environnement qu'elle décrit.
Des ennemis gigantesques mis en valeur par une animation démentielle.
A l'instar de
Aria Of Sorrow, les boss sont disproportionnés et c'est toujours avec plaisir que l'on les envoie par le fond, avec une fierté non dissimulée. Quoi de plus jouissif que de voir sombrer un ennemi 10 fois plus grand que soit au terme d'un combat acharné ? Et encore, même les ennemis de base du jeu peuvent se révéler colossaux de par leur taille, les armes avec lesquelles ils attaquent ou encore la puissance de leurs coups.
Un ennemi commun, un boss. Tous deux impressionnants.
Ce nouvel opus de la saga immortelle nous offre probablement un des plus beaux OST. Les musiques sont de celles que l'on se surprend à fredonner par la suite, des thèmes envoûtants qui prennent le joueur à la gorge pour l’entraîner de force dans cette ambiance si particulière. Belle mention également pour les quelques voix digitalisées en VO ça et là, notamment lorsque Soma se prend ou donne un coup. Cela contribue à donner un héros vivant et motivé, un personnage que l'on se plaît à contrôler dans ces longs dédales sous forme de labyrinthe.
Le gameplay, de l'usage moindre du stylet
Autant le dire de suite, le stylet n'est pas fréquemment utilisé dans
Dawn Of Sorrow. Certes indispensable, mais pas souvent.
Il sera récurrent de l'utiliser lors des affrontements contre les boss. En effet, au fur et à mesure de la progression dans le jeu, Soma trouvera sur son chemin de nouveaux sceaux magiques. Le principe d'utilisation est simple.
Lorsque Soma s’apprête à entrer dans une salle contenant un Boss (les portes de ces salles sont facilement reconnaissables), un sceau magique se trace sur l'écran pour peu que Soma l'ai déjà obtenu au cours de sa quête. Si ce n'est pas le cas, la porte restera fermée, Soma ne pouvant de toute manière pas vaincre un boss sans le sceau magique approprié.
Le but consiste à affaiblir le boss jusqu'à l'apparition sur l'écran tactile du sceau magique. A ce moment là, le joueur doit reproduire ce sceau à l'aide du stylet afin de bannir le boss et le vaincre totalement. En cas d’échec, le boss récupère quelques points de vie et le joueur devra de nouveau l'affaiblir jusqu'à la prochaine apparition du sceau.
C'est à cet instant qu'il est indispensable de tracer le sceau magique afin de vaincre totalement le boss. Simples au début et dotés de peu de traits, ils deviennent vite plus complexes et se rappeler de chacun d'eux devient un véritable challenge.
Mis à part cette utilisation récurrente des sceaux magiques, il sera également indispensable parfois de toucher l'écran tactile à l'aide du stylet pour casser quelques blocs de glace empêchant la progression. On pourra également donner ordre à telle ou telle âme de soutien de plutôt attaquer tel ennemi en priorité, mais on n'y aura que très peu recours dans la pratique, rendant difficile à gérer l'usage du stylet et la gestion des boutons en simultané. A part ça, le gameplay reste classique.
Le système d'âmes de
Aria Of Sorrow reste de mise. Toujours dans ces 4 fameuses catégories, les âmes d'attaque qui servent à attaquer ponctuellement qui s'activent en appuyant sur la touche directionnelle haut et le bouton d'attaque en même temps, les âmes de soutien qui s'activent en appuyant la touche R, les âmes d'enchantements qui accordent au joueur des bonus supplémentaires, et enfin les âmes de capacité qui octroient des capacités supplémentaires au joueur de façon perpétuelle (double saut, changement instantané d'inventaire, etc..). Les âmes d'attaque et de soutien consomment des point de magie en fonction du nombre ou de la durée d'utilisation de celles-ci, les âmes d'enchantements et de capacités sont toujours actives et ne consomment pas de MP une fois équipées.
Encore une fois
chaque type d'ennemi dispose de son âme, récupérable aléatoirement lorsque vaincu. Ce qui porte le total des âmes collectables à plus de 250. Un véritable challenge si le joueur a décidé de toutes les récolter, d'autant que leur utilisation n'est dans cet opus pas limité à la simple collection afin d'augmenter son panel d'actions possibles.
En effet, en plus du fameux magasin de Hammer qui propose diverses potions, armes, et indications utiles, Yoko s'installe à quelques pas de là pour installer son propre magasin, attendant impatiemment un Julius décidant de faire chemin seul.
Dans ce fameux magasin, Yoko vous propose des armes uniques. En fusionnant une âme avec une arme que vous possédez, Yoko vous propose de créer une nouvelle arme. D'où l’intérêt de parfois faire la chasse aux âmes lorsque l'on cherche à acquérir telle ou telle arme surpuissante. Un bonus du gameplay qui n'est donc pas négligeable et qui permet d'obtenir de tres bonnes armes, comme la massive épée Falchion à deux mains qui, en plus de faire des dégâts plus que conséquent, frappe l'ennemi dans un cercle de 180°. Impressionnant.
Comme énoncé précédemment, le reste du gameplay est classique et ne déstabilisera pas le joueur de la série. On a toujours ce système de level up au fur et à mesure des affrontements, cette idée de progression de son personnage qui est très bien gérée. C'est d'ailleurs ce qui a toujours été une des marques de fabrique des
Castlevania, une progression de son personnage qui fait que l'on n'a pas à passer des heures à faire du hacking d'ennemis pour se booster en puissance. Et quel plaisir de revenir dans les premières salles du jeu au bout de quelques heures pour exploser d'un coup les ennemis qui nous donnaient tant de mal auparavant. Jouissif, réellement.
L'inventaire est toujours de mise, avec la possibilité d'utiliser les objets, de modifier son arme équipée, son vêtement, ses âmes, etc.. Il faut d'ailleurs bien avouer que l'on prend un malin plaisir à se diriger grâce à la map montrée perpétuellement sur l'écran supérieur de la console, évitant donc un traditionnel aller-retour dans les menus comme ce fut le cas dans les précédents opus de la série.
Sur l'écran tactile, le jeu. Sur l'écran supérieur, la map. A savoir que l'on peut configurer le tout de manière à voir en temps réel les diverses informations relatives à l'ennemi combattu sur l'écran supérieur.
Un mélange de l'ancien gameplay avec quelques ajouts de subtilités dus au passage sur une console plus récente, du tout bon en terme de plaisir de jeu.
Une durée de vie moyenne, une replay value colossale
Pour achever le jeu une première fois, il suffira d'à peine une dizaine d'heures au joueur acharné. L’expérience monte assez vite, la majorité des boss s’enchaînent sans réelle difficulté, les affrontements sont rapides et violents. Le pourcentage de carte découverte monte rapidement, dommage d'ailleurs que les developpeurs ne nous aient pas refaits le coup de la map inversée. En plus de ça, il y a toujours ce système de téléporteurs qui permet des aller-retour rapides d'un bout à l'autre de la map.
Malgré cela, on joue encore et encore au soft. Pourquoi donc ?
Une fois achevé, le jeu donne à disposition du joueur des bonus à foison. Tout d'abord la possibilité de jouer Julius et le néanmoins charismatique Alucard. Toute une nouvelle vision du gameplay du jeu donc.
Le gros bonus sera malheureusement exploitable à deux joueurs, il s'agit de l'éditeur de niveaux. Dans ce mode, on construit une map de bout en bout en y plaçant les ennemis à notre gré. Le challenge par la suite est de s'affronter à deux à essayer de finir la map plus rapidement que l'autre. Une mode jouissif, unique dans la série.
Conclusion ?
Une perle. Tout simplement. Un bel hommage à cette série que tout gamer se doit d'avoir essayé au moins une fois. Bien que se basant un peu trop facilement sur le scénario de
Aria Of Sorrow et proposant des ennemis vraiment stéréotypés,
Dawn Of Sorrow sort son épingle du jeu par la fidélité dont il fait preuve au style de la célèbre série.
Un délicieux mélange entre un gameplay efficace d'autrefois et une mise en scène remise au goût du jour, un jeu magique par son ambiance et cette envie d'en savoir plus qui pousse le joueur à aller de l'avant sans faire de pause.
Diablement efficace,
Castlevania : Dawn Of Sorrow sera probablement longtemps une référence action de la DS, sans aucun doute.
Sinon d'accord avec toi: une perle!!