Sentiments
Into The Wild
Au bout d’une heure de film, il m’est venu l’envie d’écrire sur celui-ci, et pour faire au mieux, j’ai décidé de prendre une pause chaque heure pour dessiner mes sentiments sur mon ordinateur. Cela car je pense (au moment où j’écris ces lignes, donc au bout de 52 minutes de film) que même si ce que je vais dire ne va pas forcément en sa faveur, qu’il a le mérite d’attirer mon attention et ma réflexion, aussi peu développées soient-elles.
Le film commence comme tout film centré autour d’un seul et unique personnage, donc on suit l’évolution de la vie au cours du métrage. Musique douce, caméra lente, mais ici les choses ne vont pas vite contrairement à d’habitude, et l’introduction n’est pas… une introduction au pied de la lettre. On sait déjà que le film ne commencera pas réellement, qu’il n’y aura pas de crash, d’évènement déclencheur amenant une intrigue. En cela, on est tenté, on frissonne presque, envahi par le blanc et le froid omniprésent devant la caméra. Mais jusqu’à présent, il n’y a que des images qui défilent, un homme qui survie, un homme chanceux (ce film se veut « naturel », mais il reste un film, les choses doivent bien se passer un minimum), des sourires, des larmes… On peut se sentir attendri, ou au contraire dubitatif, car ce genre de films tourne en général autant au chef d’œuvre qu’à une œuvre orchestré par un utopiste révolutionnaire un peu trop fougueux et avec trop d’ambition.
Note : L'appellation chapitre n'a rien à voir avec les coupures présentes dans le film
Chapitre I : Le Brouillon servant l’œuvre.
Et là, la voix off qui avait bercé le film, pas si mal que ça, s’arrête pour laisser place au dialogue, à l’échange entre les héros du film, qui allaient nous en dire plus sur ces ambitions. C’est justement à ce moment que l’escapade aérienne et sauvage dans laquelle on s’était plongé s’effondre totalement pour venir s’abattre sur des clichés à la hauteur des montagnes de neige de l’Alaska divine de Chris… ou plutôt d’Alex. L’argent, l’esprit matériel, les parents, les diplômes ne sont que mensonge et la vie sur terre est souillée par l’homme qui s’éloigne sans cesse de la vérité, pour toujours la cacher, la voler, la déformer au point que seuls quelques élus voient la nature au grand jour et savent eux, quelle est la ligne à suivre pour… vivre l’instant présent. Aucune nuance pour l’instant, la jeunesse sur-cultivée d’Alex le fait passer pour un Jésus possédant la vérité sur la vie et les hommes, et ayant la sagesse et l’intrépidité nécessaire pour l’exprimer au monde, qui de toute évidence se suffit à lui-même.
« Rebelle et lâche pour avoir fui tes parents », pourrait-on répondre à ce jeune Alex, alors que le message que semble pour l’instant délivrer le film est tout autre, comme je viens de le dire. La nature dit-il… pourtant sans les hommes qu’il a rencontrés, il aurait eu du mal à survivre seul. Il rencontre des gens, des gens qui s’intéressent à lui, s’attachent à lui. Il leur parle, il leur parle bien, mangent leur nourriture, puis part sans leur dire au revoir en face… comme avec ses parents. Alors, l’homme cupide, profiteur, égoïste est de quel côté ? A priori, l’homme reste un homme, quels que soient vraiment ses intentions et le fond de ses pensées.
Chapitre II : L’œuvre
Adieu les clichés, adieu la jeunesse, adieu l’utopie. C’est comme si la première partie avait été là pour éveiller le spectateur, le faire réagir et contester (ou approuver) ce qu’on est en train de lui dire. Ou peut-être est-ce seulement moi qui le vois comme cela… Allez savoir ce que les réalisateurs and co ont voulu faire vivre comme sentiment lors de ce long prélude.
On découvre un homme qui va presque craquer, qui tente de revenir à la civilisation, aux aides sociales, à la vie en ville, et se fait même hors la loi sans aucun scrupule… Comme beaucoup essaient de le faire. Cependant Alex est toujours l’élu, surtout aux yeux de sa sœur : il doit accomplir la destinée d’une famille. Cet aspect divin n’est pas très en accord avec la vie païenne faite de ciel et de nuages, d’eau et de montagnes, suffisantes à la vie. Mais cet aspect m’a un peu échappé au file du film, je n’en dirai donc pas plus.
Tout n’est pas noir sur la planète du jeune garçon, l’espoir n’est pas écarté, l’homme peut encore changer, et cela grâce à une élite de la nature, comme Alex. Son comportement force la réflexion, force les gens à oublier leurs querelles quotidiennes, à s’émanciper en quelques sortes des pensées matérialistes, pratiques et profitable de la vie, pour laisser place à la vie elle-même, à l’amour, à la cohésion d’un groupe : « God is Love » dit la colline.
Ah, et j’allais oublier. Comme pour combler un trou, ou alors enfin dire à voix haute ce que le film dit depuis le départ, on nous conseille enfin. « Tendre la main », pour gouter à la vie qui nous attire, sans tergiverser ni « penser uniquement avec la raison » telle qu’on nous défend d’agir continuellement en début de parcours, par Alex.
Ma deuxième partie finit par quelque chose d’inattendu… La nature adulée par Alex, semble vouloir le prendre au piège, l’empêchant de terminer son périple… Un signe sur la fin de l’histoire… ? Nous verrons cela…
Le Dernier Chapitre (de la vie)
C’est par la rencontre de deux âges, deux générations, deux philosophies, deux vécus, que ce parcours décide de se terminer. L’accès à la sagesse est ralenti voir empêché par de nombreux obstacles selon les personnes, et il suffit d’un petit coup de tête pour passer à côté de l’essentiel, ou plutôt de l’unique. Le jeune envoie sa fougue dans la vie du « vieil homme borné qui a les fesses ramollies », tandis que celui-ci, toujours dans une ambiance divine mais cette fois-ci solaire et miraculeuse, lui prête un petit bout de sagesse, un petit bout de ce quelque chose qui fait que oui, le bonheur se trouve dans le relationnel, autant que dans toute chose qui nous entoure : « Quand on pardonne, c’est qu’on aime… et quand on aime… » c’est qu’on nage dans le bonheur.
Hum, on dirait que je fatigue un peu, depuis le début du deuxième chapitre je pense bien, j’ai peur que cette dernière partie ne soit pas bien longue (pour votre plus grand bonheur ^_^)…
Comme pressenti plus haut, la nature a fini par dévorer cet homme par un coup de traitrise comme (en principe) seul l'homme en a le secret... La nature est fourbe et dangereuse elle aussi, et la vérité sur elle nous est inconnue, et trop la vénérer, nous encre dans un système humain qu'apparemment nous cherchons à fuir...
Le message de la vie, ou la vie selon l’homme a bénéficié de plusieurs définitions ; détournées, bâclées (premier chapitre), alambiquées et j’en passe… Tout cela, pour qu’une fois la sagesse acquise, une fois l’expérience de la vie entreprise, il n’y a pas d’autre moyen que de se rendre compte, à la dernière heure une fois qu’il est trop tard, que tout homme qui vie est à la recherche du bonheur, et que celui-ci « est réel uniquement s’il est partagé ».
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Excusez moi si nombreuses fautes il doit y avoir, mais l'heure ne joue pas en ma faveur. J'espère qu'au moins une personne ayant vu ce film a eu le courage de lire et je l'en remercie d'avance.
posted the 04/12/2008 at 03:14 AM by
kowbe