LORD OF ARCANA
Annoncé mi-2010 sur PSP, Lord of Arcana n'aura finalement pas mis très longtemps à débarquer sur la portable de Sony. Ouvertement inspiré du phénomène Monster Hunter de Capcom, le jeu surfe sur la vague de la chasse de monstres très répandue au Japon. Mais tandis que Monster Hunter s'appuie sur de nombreux épisodes depuis 2004, Lord of Arcana lui est le premier né de ce qui sera peut-être une nouvelle franchise basée sur le jeu d'arcade Lord of Vermillon.
:: I'm the (future) king of the world
Le monde de Norodyn, du nom de son premier roi, est une enclave totalement isolée du reste du monde. En fait, il n'y a que le Port Carillo et les bois de Neumellow. En dehors de ces deux endroits, le reste du monde est verrouillé par de puissants monstres, enfermé dans des cristaux par le premier roi. Il est dit que celui qui affrontera ces monstres s'emparera de leur puissance et qu'il deviendra à terme le nouveau Seigneur de ces lieux. Le monde de Norodyn redeviendra alors accessible, au risque de rompre l'équilibre...
Il va de soit que le nouveau roi, c'est vous. Enfin, le futur nouveau roi, car pour en arriver là, vous allez avoir du pain sur la planche. Et par pain il faut comprendre « monstres en tout genre ». Car les habitants de Port Carillo ont de nombreux problèmes, qui trouvent tous une solution dans la mise à mort sanglante de créatures. Au fur et à mesure de votre progression, les créatures enfermées par le roi vous seront accessibles. Une fois que vous aurez occis l'une d'elle, la zone qu'elle protégeait vous sera ouverte, vous offrant de nouvelles missions jusqu'à la prochaine créature légendaire.
Et c'est là l'un des points faibles du jeu : sa grande répétitivité.
:: J'ai déjà vu ce rocher...
Le déroulement général du jeu suit le même schéma tout au long du soft, et c'est un schéma vraiment limité : on prend une mission de récolte ou de combat, on tue tout ce qui traîne (oui, même pour les récoltes d'objets), on valide. Au bout de quelques missions, un cristal d'Arcana brille, annonçant qu'un nouveau boss est disponible. On le tue (après qu'il nous ait tué de nombreuses fois), et on passe au chapitre suivant. Bien sûr, pour ce genre de jeu, il fallait s'y attendre. Sauf que rien ne semble avoir été fait pour briser cette routine. Pire, le bestiaire, qui propose un peu plus de 70 monstres, est mal exploité. Ne vous étonnez donc pas si les Gobelins hantent vos nuits assez rapidement. Et malheureusement, le scénario n'est absolument pas là pour contrebalancer cette routine par un certain suspense ou autre. En fait, et c'est le deuxième gros point faible du jeu, si vous ne parlez pas aux habitants et ne lisez pas les intitulés des missions, vous pouvez très bien compléter le jeu sans rien voir du scénario. Une intégration aurait été vraiment bienvenue. Car au final, on se retrouve devant un jeu rébarbatif sans une once d'histoire (alors qu'elle existe). Heureusement, Lord of Arcana peut se targuer de quelques qualités.
:: Il ne peut y en avoir qu'un.
L'un des souhaits de Square Enix pour le jeu fut de proposer une personnalisation assez avancée à votre avatar afin que vous ne tombiez jamais sur un clone pendant les partie multijoueuses. Physiquement déjà, entre les différents visages, coiffures, couleur de cheveux et de peau, il y a quasiment 150 000 possibilités, auxquelles il faut rajouter huit voix différentes. Et l'équipement est un autre un moyen de se différencier, entre les armes, armures, casques et boucliers.
:: Arme de destruction massive ambulante
Votre équipement sera votre meilleur ami dans cette aventure. Si de base il n'a pas de quoi rouler des mécaniques, au fil de votre progression, le forgeron du coin pourra vous fabriquer de nouvelles pièces bien plus efficace. La forge fonctionne de manière classique, les équipements pouvant être fabriqués à partir d'éléments que vous récupérez sur le terrain ou après la mort des monstres. Chaque pièce peut être améliorée, permettant à votre vieille armure obsolète préférée de se refaire une jeunesse. Il est également possible de forger des cartes afin d'avoir accès à la magie ou aux invocations ainsi que des orbes à placer sur vos protections qui amélioreront vos caractéristiques.
À défaut de proposer quelque chose de révolutionnaire, au moins le système est simple et efficace. Là où ça devient intéressant, c'est dans les différents types d'armes du jeu. Elles sont au nombre de cinq et possèdent chacune un gameplay particulier grâce à dix paramètres, comme par exemple la puissance d'attaque, la puissance magique, le nombre d'attaques dans un combo, etc.
. L'épée à une main est rapide, maniable et permet de porter un bouclier. Cependant, les coups ne sont pas très puissant.
. L'épée à deux mains est beaucoup plus puissance mais sera par contre plus lente, vous exposant plus (on ne peut pas se protéger pendant une attaque).
. Les masses ne permettent pas de porter de bouclier, baissant votre défense. Cependant, vous pouvez « charger » vos coups, leur donnant la durée que vous voulez. En contrepartie, la magie vous est interdite.
. La hache à deux mains est aussi lente qu'une épée à deux mains, encore plus puissante, mais vous empêche d'équiper un bouclier. En contrepartie, elle augmente bien vos PV.
. Enfin, les pistolances sont de grandes lances utilisables uniquement à distance. Les boucliers vous sont également interdits, mais le fait d'attaquer à distance est un immense avantage. De plus, vous pouvez charger votre arme pour tirer plusieurs balles d'un coup.
Bref, il est très fortement conseillé d'essayer les cinq. Il y aura forcément un style qui vous conviendra plus que les autres. Vraiment le bon point du jeu.
:: Chic ! Chic ! Chic ! Des Rom... des Gobelins !
Tout cet attirail sert bien évidemment à partir à la chasse aux monstres. Après avoir rejoint votre guilde au début du jeu, vous avez accès aux missions. Une mission est dotée d'un compte à rebours au bout duquel vous échouez. Il ne faut donc pas trop perdre de temps pendant les combats.
En ce qui concerne les combats d'ailleurs, le monstre apparaît d'abord dans la zone que vous explorez, se promenant plus ou moins. Une fois en contact avec celui-ci, le combat s'engage dans une zone délimitée. Comme dit plus haut, le bestiaire est un peu limité, et c'est également le cas pour les stratégies à adopter face à eux. Si leur comportement diffère beaucoup (heureusement), on se retrouve assez vite à adopter toujours la même technique (je fonce vers toi, je passe dans ton dos, j'attaque, je m'éloigne). Dommage...
Une fois votre mission remplie ainsi que vos poches (qui ne sont pas bien grandes malheureusement), vous retournez en ville voir ce que le forgeron a de nouveau à vous proposer, et on recommence.
Au bout de quelques missions dans le chapitre en cours, le boss d'un cristal se manifeste. Là part contre, c'est une autre paire de manche. Les boss sont une belle réussite. Si le jeu est graphiquement très beau, les boss, eux, sont esthétiquement parfaits. Les combats sont parfois difficiles, de bons challenges qui demandent pas mal de maîtrise et de timing. Mais une fois l'adrénaline du combat et l'euphorie de la victoire passées, on retombe vite dans le train-train des missions.
:: J'enseigne à qui veut apprendre
Pendant ces combats, votre expériences augmentera dans trois domaines distincts : vos stats, la maîtrise de votre arme et la magie. Si la première catégorie est facile à comprendre (à chaque niveau vos caractéristiques s'améliorent), celle liée à l'arme consiste en l'apprentissage de nouvelles techniques ou bien à l'ajout d'une attaque supplémentaire dans l'exécution de votre enchaînement. Plus vous utilisez un certain type d'arme, plus vous êtes bon avec. Quant à la magie, celle-ci deviendra plus puissante et le sort aura une meilleure zone d'effet.
Ce système a pour effet de créer un déséquilibre entre ce que vous avez l'habitude d'utiliser et le reste. Il vous faudra donc soit penser à alterner régulièrement votre armement et votre magie, soit ne compter que sur un seul type, au risque de laisser le reste au niveau 1. Bref, un système assez banal, qui a le défaut de ne présenter aucun choix dans la façon d'évoluer.
:: « Plus c'est long, plus c'est bon » qu'ils disaient.
L'avantage que peut avoir ce système, si l'on va au delà de ses imperfections, est qu'il propose de nombreuses heures de jeux pour toute personne souhaitant amener son avatar à la perfection (en arme et en magie). Les missions ayant des rangs, il est également possible de se lancer dans le défi de tous les avoir en S. De plus, le fun du multijoueur permet de repousser encore la durée de vie du soft. Enfin, si l'histoire principale fait sept chapitres qui peuvent se boucler en trente à quarante heures (suivant votre talent), trois autres cristaux sont accessibles après. Malheureusement, tous ces éléments n'ont qu'assez peu d'intérêt (en dehors du multijoueur peut-être), et il est vraiment difficile de se dire que l'on va encore passer une cinquantaine d'heure en plus en combat à perfectionner sa partie.
:: Conclusion
Si on devait résumer Lord of Arcana en un mot, ce pourrait être « dommage ». Dommage car malgré quelques bonnes qualités, comme le gameplay lié à chaque arme, les graphismes et un certain challenge, le jeu ne séduit pas. L'absence d'une véritable histoire intégrée à l'avancée dans notre quête y est pour beaucoup. Certains autres points semblent eux n'avoir été que survolés et ne se contentent que du strict minimum : un système d'évolution rigide, des missions rébarbatives ou encore un bestiaire mal exploité. C'est au final un sentiment d'inachevé que laisse Lord of Arcana dans la bouche, un premier essai qui n'a pas eu la motivation d'aller jusqu'au bout des choses. Bref, dommage.
posted the 02/11/2011 at 07:09 PM by
simousse