Après une version consoles qui n'a pas convaincu son monde, voici que Goldeneye : Rogue Agent, alias Au Service Du Mal, arrive sur Nintendo DS. Bien que le titre ne doive arriver que le 18 août prochain dans nos contrées, en voici un premier aperçu. Dans l'absolu rien ne change, puisque les bonnes idées de la version d'origine ont été conservées sur la portable de Nintendo qui se voit affublée d'un gameplay qui exploite assez judicieusement ses possibilités tactiles et multi screens.
Comme il n'est pas encore si fréquent de jouer un véritable bad guy dans les productions actuelles, EA s'est dit qu'il serait peut-être intéressant que le joueur contrôle pour une fois non pas l'inénarrable 007 mais son pendant maléfique, un ex-espion du MI-6. En somme, nous nous retrouvons dans la peau d'un Alec Trevelyan sauf qu'ici nous allons travailler pour un certain Scaramanaga. Eh oui, une des trouvailles scénaristiques du jeu fait que vous allez pouvoir approcher plusieurs personnages issus des différents films. Outre Scaramanga (L'Homme Au Pistolet d'or), vous aurez affaire à Docteur No (James Bond contre Docteur No), Goldfinger, Pussy Galore (Goldfinger), Xenia Onatopp (Goldeneye) ou Oddjob (Goldfinger). L'idée de base est donc très bonne, surtout qu'elle implique quelques petites astuces en ce qui concerne le gameplay, comme la possibilité de se servir de pauvres gardes sans défense en tant que boucliers. En dehors de ça, le jeu reste basique dans sa conception et se borne à ressasser tout ce que nous voyons dans les FPS depuis plusieurs années. Cependant, les capacités de la Nintendo DS sont utilisées avec intelligence et offrent à la jouabilité une prise en main de très bonne facture.
La jauge bleue représente l'état de votre gilet pare-balles, la verte celle de votre niveau d'énergie.
Pourtant cette dernière n'est pas en soi révolutionnaire. Comme il est de coutume, les deux écrans de la console sont donc mis à contribution. L'écran du haut vous servira à voir ce qui se passe alors que c'est par le biais de l'écran du bas que vous déplacerez votre personnage, rechargerez vos armes ou utiliserez vos gadgets. Bien qu'il faille une bonne vingtaine de minutes pour se sentir à l'aise, on évolue ensuite assez facilement dans les niveaux, la visée est précise et le personnage répond bien. Cependant tout n'est pas rose, loin de là ! Ainsi, si vous pouvez toujours tenir deux armes en même temps, le système de récupération de munitions est assez mal pensé, je m'explique. Tout d'abord, sachez que vous pourrez tenir deux armes différentes, une icône vous indiquant sur l'écran du bas quelle arme vous avez dans chaque main. Si vous voulez récupérer une nouvelle arme, il suffira d'aller au niveau de celle-ci puis de toucher l'icône représentant l'arme que vous avez en main pour automatiquement en changer, jusqu'ici tout va bien. Par contre, il est un peu idiot d'avoir conservé le même système pour recharger son arme. Ainsi, si vous possédez par exemple un fusil à pompe dans la main gauche, que vous n'avez plus de balles mais que vous en trouvez un nouveau par terre, vous devrez également tapoter sur l'icône de l'arme correspondante pour que votre personnage prenne ce nouveau fusil à pompe contenant des munitions. On eut aimé pouvoir uniquement passer sur l'arme pour récupérer des munitions, ce qui aurait évité une perte de temps, surtout quand vous êtes encerclé par une multitude de gardes.
Le mode Virtual Mission est sans intérêt en solo et reste moyennement amusant en Multi.
En parlant de vos ennemis, on signalera aussi une IA plus que moyenne et c'est peu dire. Il n'est donc pas rare que vous soyez à deux mètres de distance d'un garde sans que ce dernier ne vous tire dessus. En contrepartie, on sent très bien les passages scriptés qui font que dès que vous ouvrez certaines portes, des tas de gardes courent vers vous en canardant à tout-va. En définitive, on se borne le plus souvent à avancer rapidement et à bourriner comme un fou, ce qui est encore plus vrai avec la possibilité de tenir deux armes en même temps. A ce sujet, je précise que certaines armes lourdes ne pourront être tenues qu'à deux mains, l'action rattachée à la deuxième main étant alors affiliée à une capacité spécifique de l'arme comme un viseur. Notez également qu'au fur et à mesure de votre progression, vous obtiendrez de nouveaux gadgets pour votre Goldeneye qui vous permettra de voir à travers les murs, de vous protéger des coups de feu, etc. Une autre astuce consiste à approcher un garde par derrière, à le frapper avec la crosse de votre arme puis à s'en servir comme d'un bouclier humain. C'est assez sympathique sauf que le gros problème vient du fait que vous ne pouvez quasiment jamais le faire sachant qu'il est impossible de réaliser cette action qui vous fait face. Pour tout vous dire, après y avoir joué deux heures, je n'ai pu réaliser cette action qu'une seule fois, et encore il s'agissait d'un passage scripté où un garde m'attendait (c'est le mot) derrière une porte en me tournant sagement le dos. Bref, très frustrant à l'image du mode Campagne à la durée de vie réduite et qui se révèle assez mou malgré certains passages totalement tournés vers l'action.
La possibilité d'avoir deux armes différentes vous servira surtout à augmenter votre puissance de feu.
Pour pallier à la brièveté du mode principal, Electronic Arts a judicieusement inclus un mode bonus du nom de Virtual Training dans lequel vous pourrez jouer à l'intérieur de 7 niveaux différents (débloquables durant la Campagne) en choisissant vos armes. Malheureusement le but de ces missions est totalement inintéressant en solo puisqu'il se résume à shooter un nombre précis d'ennemis dans un laps de temps défini au préalable. Par contre, il est également possible de jouer avec 7 autres personnes en Wi-Fi, ceci étant tout de même plus amusant. Comme vous pouvez le constater, la version DS de Goldeneye : Au Service Du Mal ne semble pas plus intéressante que ses grand frères 128 bits. Il est vraiment agaçant de constater qu'EA n'a rien changé à la donne, surtout au niveau de l'IA déplorable des ennemis, du mode Histoire bien linéaire qui privilégie le bourrinage intensif ou de quelques idées très intéressantes mais sous-exploitées à l'image des prises d'otages qu'il est quasiment impossible de réaliser à moins que ce ne soit explicitement scripté. D'autant plus préjudiciable que le moteur 3D tient la route, que la jouabilité est précise et que les possibilités de la DS sont mises à profit de façon astucieuse. On pourra aussi pester contre la faible durée de vie du mode principal ou une bande-son complètement loupée qui ne fait à aucun moment montre d'une quelconque inspiration. Malgré toutes ces tares, Goldeneye pourra vous amuser le temps de quelques parties mais il va sans dire qu'on attendait un peu mieux d'un jeu portant le même titre que le chef-d'oeuvre de Rare qui a offert ses lettres de noblesse à l'agent de sa majesté sur Nintendo 64.
Voici quelques images
Source:JeuxVideo.com