Difficile d'avoir échapper à l'un des emblèmes de la scène indépendante de ces dernières années. Véritable phénomène à part entière parti d'un concept d'une simplicité rare, Minecraft passe du PC au Xbox Live Arcade pour gonfler un peu plus son public. Un pari gagné pour Microsoft, le titre incarnant à l'heure où on écrit ces lignes le titre ayant réussi le meilleur lancement de l'histoire de la plate-forme, malgré un coût assez abusé pour certains : une vingtaine d'euros. A voir maintenant si le plaisir est toujours au rendez-vous et surtout savoir quelles sont les différences majeures entre cette nouvelle version et l'original.
Maintenant, il faut surtout expliquer en quoi consiste le concept du jeu, surtout pour ceux qui auraient réussi à passer à coté depuis le temps. En bref, il s'agit de l'incarnation même de la liberté. La vraie. Largué au milieu d'une île générée aléatoirement, tel un Robinson Crusoé, il faut tout simplement survivre et se forger une nouvelle vie, sans but particulier autre que le plaisir de construire ce que l'on souhaite, sans autre limite que celle imposée par cette version Xbox Live Arcade : des terrains faisant un maximum de 1000x1000 cubes. Un défaut pour les habitués de l'édition PC qui avait droit à une définition de l'infini, mais il y aura tout de même largement de quoi faire.
La survie donc, qui s'opère dès les premières minutes du jeu, voir secondes si on sait à quoi s'attendre. En effet, si tout est beau en pleine journée, avec un joli soleil et quelques animaux (moutons, cochons...) qui gambadent tranquillement, la nuit est synonyme de danger avec l'arrivée de zombies, certains disposant même d'un arc, et d'araignées sauteuses. La barre de vie fondant plus vite que neige au soleil en cas de coups reçus, on comprend très vite que la principale priorité est de se forger un premier abri capable de vous protéger des adversaires durant la nuit, ces derniers étant dénué de matière grise et donc incapable d'ouvrir une porte ou de détruire un bout de bois. On entre donc dans le gameplay qui ne sera pas très dur à prendre en main, déjà parce qu'il est très simple à comprendre, mais également parce que cette version dispose d'un sympathique tutorial inédit pour saisir les premiers rouages.
Ainsi, pour vous bâtir une grotte sur le flanc d'une quelconque montage ou, mieux, vous construire une première maison (très rapidement et sans oublier le toit, les araignées pouvant passer au dessus), il vous faudra de la matière première, à aller chercher vous-même. En début de partie, vous disposez uniquement de vos poings pour détruire des troncs d'arbre ou de la roche pour disposer de bois et minerai, à ensuite retravailler directement via votre inventaire ou avec un atelier disposant de davantage d'options. Les joueurs consoles étant probablement moins patients (?), les développeurs ont facilité un peu le tout puisque tout ce qui est possible d'être créé est directement indiquer à l'écran : il faut juste avoir les matériaux requis. Pour avoir des cubes de bois, il faut avoir du bois ; pour avoir une porte, il faut des cubes de bois ; pour avoir des livres, il faut des feuilles ; pour avoir une bibliothèque, il faut des livres et des cubes de bois, etc. Les combinaisons sont très nombreuses et la plupart seront indisponibles en début de partie, bien des matériaux seront suffisamment rares pour vous obliger à vous lancer dans l'aventure.
Le terrain a beau être limité sur Xbox 360, il reste suffisamment grand pour vous perdre et il faudra donc vous aider d'une carte pour progresser pas à pas pour découvrir le monde qui vous entoure, avec quelques longues grottes cachées, l'occasion de découvrir de l'or et autres matériaux rares pour disposer des meilleurs objets. Tout cela en prenant sous un principe de contre-la-montre, la nuit pouvant vous être fatal si vous êtes trop loin de votre abri et qu'une « mort » fera tomber tous vos objets au sol et mènera à un respawn à votre point de départ (parfois bien éloigné). Malheureusement, contrairement à 95% des jeux existants, la difficulté de Minecraft se fait décroissante en avançant. Faible au début, votre héros disposera, en fonction de vos forges, d'un meilleur équipement capable de repousser sans problèmes les attaques des adversaires qui n'évoluent pas beaucoup au fil du jeu, qui d'ailleurs ne dispose pas vraiment de fin.
Et c'est là l'un des principaux problèmes qui pourra en rebuter beaucoup à la longue : l'absence de véritable but. On se souvient à l'époque que Electronic Arts avait rajouté des objectifs pour l'adaptation des Sims sur consoles, chose qu'on ne rencontre pas ici où la seule histoire est celle que vous avez décidé d'établir : de la survie, de la recherche et la possibilité de construire tout et n'importe quoi. Le plaisir reste pourtant présent, surtout en multijoueurs jusqu'à huit en ligne et avec même la possibilité inédite d'y jouer à quatre en écran splitté, à condition d'avoir un écran HD (l'option est indisponible sur une bonne vieille cathodique, en attendant un patch). L'évolution d'un monde avec sept amis est toujours aussi grisant même si deux défauts viennent perturber le tout : des freezes aléatoires (bien rageant) et surtout l'impossibilité pour des joueurs (même vos amis) d'aller dans votre monde si vous n'êtes pas connecté ! Donc à moins de laisser connecté votre console indéfiniment, même en étant couché, difficile de parler de monde persistant.
Conclusion : Moins complet que sur PC, à cause de quelques limitations et le fait que le jeu ne repose pas sur la version la plus récente, Minecraft XLA reste tout de même une valeur sûre et une expérience à vivre au moins une fois, surtout à plusieurs. Certains reprochent encore un prix assez élévé mais Microsoft ayant d'ores et déjà annonce des mises à jour gratuites (certaines étant susceptibles de corriger les quelques défauts du jeu), nul doute qu'il s'agira d'un achat rentabilisé.
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