La Seconde Guerre mondiale est le lieu privilégié des FPS à succès, Call of Duty et Medal of Honor en tête, et pourtant les développeurs de Replay Studios tentent une nouvelle approche : allier l'infiltration à une guerre qui a fait date dans l'histoire. Pari réussi ?
Le jeu d'infiltration est aujourd'hui devenu un gage de qualité sur consoles, notamment grâce à la licence mondialement connue
Metal Gear.
Ubisoft s'y est tenté avec succès durant 4 épisodes avec Splinter Cell et dans un autre registre, moins guerriers par contre, Eidos et son Hitman. Certains se déroulaient dans le futur et vous deveniez un soldat d'élite, d'autres où vous pouviez jouer un tueur sadique et silencieux. Les exemples sont légions, et de nombreux éditeurs s'y sont cassé les dents. Aujourd'hui avec
Velvet Assassin,
Replay Studios tente une nouvelle approche.
On interprète Violette Summer, une espionne britannique envoyée au front pour infiltrer les nazis. Mais tout ne se passe pas comme prévu et l'on retrouve notre héroïne dans un état dramatique, dans un lit d'un hôpital français. La jeune femme (en petite tenue d'ailleurs) va alors nous raconter son histoire à travers ses missions, et c'est là que vous intervenez. Dans un récit à la première personne (« Lorsque je suis arrivé sur ce point, j'ai pu voir que les soldats n'étaient pas tous présent… »), vous devrez vous infiltrer dans divers bâtiments allemands afin de réduire les efforts des ennemis à néant. Cette façon de raconter, où l'on connait déjà la fin finalement, donne une certaine envie de découvrir comment Violette en est arrivée là.
Velvet Assassin est orienté infiltration dans 90% des missions, et le jeu utilise du classique pour que le joueur ne soit pas déstabilisé. Pour évoluer dans le décor sans vous faire voir, vous pourrez utiliser des petits murets en vous baissant, les herbes hautes et surtout les passages sombres et humides. Quand votre personnage ne sera pas visible par vos ennemis, une aura bleue l'englobera. Mais tout n'est pas aussi facile, votre parcours sera semé d'embuche, car si les recoins peu éclairés sont nombreux, les lampes ou les projecteurs le sont également.
Pour éviter de vous faire attraper, il existe plusieurs options, soit vous pouvez attaquer par derrière en tranchant la gorge d'un allemand, technique efficace et silencieuse, (avec sifflements pour attirer vos proies), soit la force, grâce aux armes disponibles en jeu (couteau pour commencer puis armes d'époque), méthode tout aussi efficace, mais qui se révèlera très bruyante. Reste enfin la dernière option qui consistera à utiliser une seringue de morphine pour attaquer l'ennemi de front sans qu'il puisse réagir. La morphine fait partie intégrante du gameplay car elle est très utile. À certains endroits du jeu, vous ne pourrez plus avancer furtivement, la seringue est alors utile puisque vous passez en état de stase et cela vous permet alors de passer devant vos ennemis sans qu'ils ne vous voient durant quelques secondes seulement. Sachant que l'on ne peut porter qu'une seringue à la fois, il faudra gérer votre morphine avec efficacité pour ne l'utiliser que dans les moments importants.
En apparence de grande qualité, l'aventure prend vite un aspect répétitif vu qu'on refait toujours la même chose. Certes, le tout reste convaincant, tout simplement parce que l'on s'y amuse, mais les niveaux ne sont pas assez variés, les situations également. Vous pouvez prendre une situation dans un sens comme dans l'autre, le but reste le même, détruire tels ou tels objets. Tout comme
Mirror's Edge,
Velvet Assassin est un jeu qui fonctionne sur la réussite par l'échec. Ainsi, pour avancer, vous devrez mourir à un moment ou un autre. Si pour le jeu d'EA la méthode fonctionnait bien puisqu'il s'agissait d'un jeu de plateforme, pour
Velvet Assassin, elle est affreusement frustrante. Le jeu ne laisse d'ailleurs guère le choix, soit vous mourrez, soit vous êtes bloqué, énervant n'est-ce pas ?
Graphiquement le titre est très sympathique, et baigne dans une ambiance cuivrée très sombre. Certains diront que c'est surtout pour cacher la misère, mais finalement lorsque l'on s'approche des herbes (en 2D) ou des parois humides d'un vieux pont, il n'y a pas de pixellisation. Les textures tant au sol que sur les abords du chemin sont extrêmement détaillées, tandis que notre héroïne et bien sur magnifiquement mise en scène (il faut dire qu'elle n'est pas si moche !). Mais justement, si les décors sont travaillés, la diversité des environnements elle, ne l'est pas vraiment, c'est bien dommage puisque la Seconde Guerre Mondiale peut offrir de nombreux atouts en termes de décors, mais les développeurs n'ont pas correctement utilisé leur sujet et ça se voit.
Velvet Assassin n'est pas un mauvais jeu en soi, pour 40€ en version digitale, vous passerez un très bon moment en compagnie d'une Violette Summer fort sexy. Mais le studio n'a malheureusement pas assez pris de risque et reste finalement dans le très (trop ?) classique.