THE HOST
2006
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. L’une des berges de la rivière Han sert de lieu de détente et de pique-nique à la tranche populaire de la population de Séoul. Un matin, quelques badauds présents sur les lieux remarquent une étrange et gigantesque forme visqueuse accrochée sous un pont.
Soudain, la bête plonge dans la rivière avant de ressortir sur la berge. Elle se met alors à poursuivre et déchiqueter les pique-niqueurs affolés, puis s’empare de la jeune Hyun-seo avant de replonger sous les flots avec sa proie.
Tout d’abord effondrés, les membres de la famille de la jeune femme décident alors de respecter une ancienne tradition tribale en allant traquer le monstre pour le détruire…
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he Host débute comme un typique film de genre - de type catastrophe écologique - des années 50 mâtiné d’éléments de cette culture manga qui affectionne tant la mise en scène de plaisanteries potaches et de scènes familiales caricaturales. Le film se poursuit d’ailleurs tout du long sur la même variation de ton alternant les moments horrifiques et la comédie hystérique asiatique avec une étonnante aisance. Une originalité narrative qui donne au film un balancement rythmique naturel et extraordinairement agréable. Et rien qu’à ce niveau d’analyse, le film mérite d’être vu car il s’élève bien au dessus des films de monstres de ces dernières années. Aussi, lorsque l’on prend conscience des multiples niveaux de lecture que propose ce petit bijou de film fantastique, on a presque envie de crier au chef d’œuvre.Car en plus d’être une œuvre de divertissement pleine de punch, de rythme et de rebondissements délirants, The Host est un film sacrément intelligent. En effet, Joon-ho Bong profite de l’occasion pour jeter un regard critique sur la société qui l’entoure. Sur l’envahissante ‘’coopération’’ américaine tout d’abord. Sans méchanceté, il attribut une partie des malheurs de la Corée du Sud à l’incompétence et le manque de maturité de ces encombrants amis américains. Responsable de la pollution de la rivière et de la mutation ayant engendré ce monstre absolument ridicule, la conscience ‘’yankee’’ essaye même de se racheter de manière complètement puérile par l’intermédiaire d’un jeune américain crétin qui se jette héroïquement sur la créature pour se faire bouffer en deux bouchées. Cette hilarante métaphore met en avant l’esprit cynique et le sens de l’ironie d’un réalisateur qui se veut irrévérencieux.
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L’une des autre force de The Host est la qualité d’interprétation. Tous les comédiens de ce film sont extraordinaires d’énergie et de charge émotionnelle. Tour à tour hilarants, émouvants, pathétiques et revigorants, Song Kang-ho et ses camarades rayonnent à l’écran et attribuent au film un petit plus qu’il n’avait, de plus, pas réellement besoin. Mais c’est si agréable lorsque c’est quasi-parfait ! The Host est un petit bijou de série B de luxe. Honorant les cadres du genre tout les secouant un peu, franchement intelligent et doté de plusieurs niveaux de lecture, le film de Joon-ho Bong renouvelle un genre essoufflé et cela fait franchement du bien ! Les plus chipoteurs pourront reprocher au film deux ou trois petites choses, mais de mon coté, j’ai pleinement adhéré à la démarche de ce talentueux cinéaste. Et je me suis régalé
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