Vous êtes Jericho Cross, membre du Darkwatch et accessoirement vampire en quête de rédemption. Ubisoft nous propose avec ce Darkwatch, un FPS qui tâche. Chaud devant !
Darkwatch nous plonge dans le Far West des années 1870. Dans la peau de Jericho Cross, bandit de son état, vous vous apprêtez à prendre d’assaut un train clandestin afin d’en dérober le butin. Mais la marchandise transportée dans ce train est tout autre, et ainsi, en faisant exploser le coffre, c’est bien contre votre gré que vous libérez un seigneur vampire, Lazare. Celui-ci, dans un élan de bonté, décide de vous laisser la vie sauve, mais vous mord néanmoins, vous faisant adopter petit à petit la ‘vampire attitude’. Votre seule chance de recouvrir votre âme est alors de tuer Lazare avant que la malédiction vampire ne s’empare entièrement de vous. La chasse aux démons peut alors commencer.
Un vampire chez les cow-boys
Darkwatch mêle donc deux univers bien distincts en apparence, à savoir le western et le cinéma horrifique. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les développeurs sont parvenus à nous offrir une ambiance particulièrement prenante, et dessouder du vampire et autres squelettes tel
Van Helsing dans des décors faisant penser à Le bon, la brute et le truand a quelque chose de particulièrement jouissif. Les plus connaisseurs reconnaîtront d’ailleurs aisément la musique de Monsieur Ennio Morricone, légèrement retouchée, dans le menu de départ. Le cadre est donc posé, qu’en est-il du jeu à proprement parler ?
Désormais membre de la grande famille des démons, Jericho peut jouir de certaines facultés surhumaines, bien utiles face à une armée de goules sanguinaires. Ainsi, notre ami aux dents affûtées pourra utiliser à volonté la Vision sanguine, qui vous permettra de localiser ennemis, armes, et autres éléments clés avec plus de précision. Vous bénéficierez également d’un double saut bienvenu, qui vous permettra d’atteindre certaines hauteurs vertigineuses. A noter toutefois, une inertie un peu trop prononcée qui vous gênera quelque peu dans la précision des sauts. Enfin, dernier pouvoir de base, le bouclier de sang. Celui-ci vous empêche de perdre de la santé, il diminue lorsque vous vous faites toucher, et augmente avec le temps entre les coups reçus. Evidemment, vous pourrez par la suite acquérir de nouvelles possibilités selon vos actions dans le jeu. En effet, par endroits, vous rencontrerez des victimes de Lazare. Purifiez la victime et votre âme basculera vers le bien, nourrissez-vous d’elle et votre âme plongera un peu plus dans les ténèbres. Vous pouvez acquérir 8 pouvoirs en tout, 4 dits ‘Pouvoirs du bien’ (balle en argent, peur, armure mystique et disculpateur) et 4 autres dits ‘Pouvoirs du mal’ (soif de sang, retournement, suaire noir et voleur d’âme). A vous donc de décider des sorts que vous préférez acquérir. Une liberté de choix somme toute assez relative dans l’ensemble, mais qui donne un côté un peu plus personnel à un
gameplay finalement très basique.
Aussi beau que sauvage
En effet, bien que le cadre choisi par les développeurs soit original,
Darkwatch constitue un FPS des plus classiques, et des plus barbares. En effet, très proche d’un
Painkiller dans son concept, le jeu vous demandera de venir à bout de dizaines et de dizaines d’ennemis pour progresser dans l’intrigue. Vous disposerez pour cela d’un panel d’armes aussi varié que mortel et aurez à loisir de manier le Rédempteur, la carabine
Blackfish, le fusil à pompe, l’arbalète double ou encore le fusil longue portée. Chaque arme possède un design très travaillé, mêlant superbement le côté vétuste de la chose due à la période de jeu, et le côté diabolique de la chasse aux vampires. On regrettera toutefois la relative faiblesse de certaines comme le Rédempteur, peu précis et trop peu efficace. De même, il est parfois plus radical et plus simple de venir à bout d’un prédateur en lui mettant coup de crosse, plutôt que de le cribler de balles. Enfin, il est regrettable de ne pouvoir transporter que 2 armes à la fois, nous obligeant souvent à faire des choix cruciaux pour la suite de l’aventure. Niveau chairs à canon, là aussi la diversité est de mise puisque vous croiserez pèle mêle les Faucheurs, les Flingueurs, les Pistoléros, les Suinteux, les Banditos, les Cavaliers Zombis ou encore les Banshies. Tout comme les armes, ceux-ci possèdent un design fort réussi. Vous ne serez évidemment pas seul dans votre quête, ainsi, en début de partie vous serez aidé par Cassidy Sharp et plus tard, vous pourrez compter sur l’aide de la mystérieuse Tala et des agents du
Darkwatch pour vous prêter main forte. On notera également une légère diversité dans le
gameplay qui, outre des phases de FPS musclées, vous donnera l’occasion de chevaucher votre monture démoniaque Ombre pour des cavalcades sanguinaires, ou encore à bord de véhicules du
Darkwatch.
D’un point de vue technique,
Darkwatch est d’une beauté relativement impressionnante. Le moteur de jeu est sans faille, les ennemis sont extrêmement détaillés et les effets sonores comme les explosions ou les bruitages environnants sont tout bonnement époustouflants. Les possesseurs de Home Cinéma vont se régaler c’est certain. Les textures sont fines, l’animation est excellente et la fluidité est plus que jamais au rendez-vous. Certains reprocheront peut-être à l’IA ennemie d’être relativement moyenne puisque si certains n’hésitent pas à se mettre à couvert et à tenter d’esquiver vos assauts, d’autres, bien que peu armés n’hésiteront pas à se frotter à votre fusil à pompe sans la moindre lueur d’inquiétude. Mais après tout,
Darkwatch nous met aux prises avec des squelettes, et autres zombies, il est donc normal que ceux-ci n’aient pas la même technique qu’une équipe de SWAT surentraînée. En revanche, les différentes animations sont toute criantes de vérité, et la réaction de certains ennemis face au danger est incroyable. Touchés par une flèche explosive, certains tenteront désespérément de se retirer l’explosif, d’autres se mettront à genoux en essayant délibérément de se protéger, d’autres encore, vous fonceront dessus pour vous emmener dans une mort certaine. Excellent.
Bien sûr,
Darkwatch mise énormément sur son ambiance, quitte à proposer un scénario et un système de jeu des plus basiques. Ainsi, on a parfois la désagréable sensation d’évoluer dans des niveaux relativement courts, mais également très linéaires. Mais la beauté de l’ensemble et le côté défouloir purement revendiqué par le soft permettra quand même aux plus barbares d’entre vous de passer un excellent moment en compagnie de Jericho Cross. Comptez une dizaine d’heures pour voir le bout de l’aventure, jouable également en coopération. Le mode multi pour sa part fait dans le strict minimum et n’apporte rien de vraiment intéressant. Un jeu défoulant qui mixe deux univers particulièrement savoureux, d’une violence parfois inouïe (la mention 18+ affichée sur la boîte est amplement justifiée) et d’une technique tout à fait honorable.