Quasiment quatre années après la sortie de l’énorme Morrowind aux Etats-Unis, voici enfin le bout du tunnel. La suite tant attendue de la série des Elder Scrolls débarquera en Europe le 24 mars prochain. Plus que quelques jours à patienter : c’est l’occasion pour nous d’établir un bilan de toutes les informations que nous possédons au sujet d’Oblivion après quelques heures passées en sa compagnie.
La série
The Elder Scrolls, c’est une œuvre créée de toutes pièces par la désormais célèbre société
Bethesda Softworks, reconnue d’ailleurs presque exclusivement via le succès de cette série, notamment depuis le deuxième épisode,
Daggerfall, qui avait fait parler de lui en 1996 dans le monde du jeu de rôles sur PC. S’ensuivit le géant
Morrowind en 2002, qui a tenu (et tient toujours) en haleine toute une communauté de joueurs pendant de longues années. Sorti plus tard sur Xbox, les joueurs console lui reprochaient, outre son manque de vie dans les villes, son système de dialogue rébarbatif, son interface conçue pour le PC, et surtout ses combats mous du genou. Les temps de chargement ultra longs (sur Xbox) et la tristement célèbre raideur des animations furent longtemps la risée de ses détracteurs. Ces derniers, bien entendu, n’avaient rien compris au jeu. Ceux-là n’avaient pas saisi combien l’univers pouvait être riche et immersif malgré les apparences. Là où ils ne percevaient qu’un jeu répétitif, ennuyeux à mourir et tristement dénué de vie, les autres étaient là pour leur démontrer par A + B que
Morrowind était une expérience unique de joueur, et qu’il fallait s’y plonger pour le comprendre. On est désormais en 2006, et le débat demeure inchangé. Reste que chez
Bethesda, ils n’ont pas chômé pendant tout ce temps. Désormais ils peuvent enfin souffler, car après une attente qui nous a paru bien longue, le jeu est enfin prêt. Et pourtant, seulement un an et demi s’est écoulé depuis l’annonce du jeu par
Bethesda en septembre 2004. Le temps passe lentement.
Close the jaws of Oblivion
Elder Scrolls IV : Oblivion, disons-le tout de suite, s’apprête à rendre la vie dure à ses détracteurs puisqu’il corrige la majorité des principaux problèmes de
Morrowind. Avant d’en venir au jeu à proprement parler, penchons-nous quelques instants sur le scénario d’Oblivion. Ici, le joueur, homme, femme, elfe, ou autre (10 races différentes, similaires à celles de
Morrowind), commence la partie dans une cellule de prison. Ne sachant ni qui il est, ni pour quelle raison il se trouve ici, les premières minutes de jeu soulèvent tout un tas de questions à son sujet. L’Empereur Tamriel et ses sujets font alors irruption dans la cellule, et commence alors très rapidement ce que nous appellerons la phase de prise en main. Un didacticiel déguisé, d’environ une heure ou deux, durant lequel vous parcourrez les souterrains en défiant les rats et autres gobelins. Ce n’est une surprise pour personne, ni un
spoil bien important, l’Empereur Tamriel se fait assassiner quelques dizaines de couloirs plus loin, et vous prouve sa confiance en vous confiant son bien le plus précieux : l’Amulette des Rois. Cet objet divin est évidemment le seul et unique espoir pour résister aux forces du Mal, et votre tâche consistera tout d’abord à retrouver l’héritier de l’Empereur afin de lui remettre l’amulette. Le destin du monde est entre vos mains, pour changer un peu de la routine !
C’est en sortant des égouts quelques minutes après cet incident que l’aventure commence réellement. Et là, c’est la claque ! Que dis-je, le choc ! Droit devant, une rivière sur laquelle se reflètent les rayons du soleil en train de se coucher. Autour, tout autour, de la verdure, partout : herbe, forêts, fleurs, la végétation rend ce paysage si agréable. Derrière, des hautes collines surplombant l’horizon, ne laissent filtrer les rayons du soleil qu’en leur sommet. Que faire ? Par où aller ? Suivre la flèche rouge de la boussole pour continuer l’aventure, ou me laisser aller à mes envies de liberté ? A l’instar de
Morrowind, dès cet instant précis de l’aventure, il est possible de délaisser la quête principale pour aller voir d’autres horizons, croiser des biches plus vraies que natures, rencontrer des PNJ qui bougent, qui parlent et qui vivent, nager, monter à cheval pour se promener à travers champs et forêts pendant des heures (sur une carte quatre fois plus grande que celle de
Morrowind), j’en passe et des meilleures. Des magasins où l’on peut commercer, des guildes auxquelles on peut s’allier ou non, des centaines de quêtes annexes, le concept semble véritablement avoir été poussé loin. Ce qui surprend le plus, dans cet univers, c’est sa diversité, et tout simplement, sa vie. L’herbe qui bouge au gré du vent, l’eau du fleuve qui court, ondulante, vers la mer, la diversité de la végétation, tant de petites choses qui donnent réellement envie de découvrir ce monde complexe et palpable.
Qui suis-je ? Création du personnage
Une fois la race de votre personnage choisie (qui offre, selon qu’il s’agisse d’un humain, d’un elfe ou d’un orque des avantages et des inconvénients que l’on ne présente plus), puis son sexe, nous avons affaire à un éditeur tout à fait exceptionnel. Si le
character design ne plaira toujours pas à tout le monde, il a désormais le mérite de proposer une panoplie de possibilités de personnalisation faciale quasi illimitée, et c’est bien l’essentiel. Plus tard, il nous faudra choisir la classe du personnage et ses attributs de base : 21 classes différentes sont disponibles, allant du guerrier au prêtre, en passant par tout ce qui se fait habituellement dans le RPG. Mais ce qui est original ici, c’est qu’il est possible de personnaliser sa propre classe, en choisissant une capacité principale qui commencera avec plus de points que les autres, puis des attributs secondaires que l’on désire spécialiser dès le début de l’aventure. Ainsi, chacun pourra créer et nommer une classe spéciale selon ses goûts et ses intentions. Les actions que vous entreprendrez dans le jeu feront évoluer les caractéristiques du personnage en conséquence : utilisez souvent le déplacement furtif, et vous deviendrez plus rapidement le Sam Fisher de Cyrodiil. Vous êtes plutôt un adepte du combat au corps à corps, ou vous préférez utiliser les sorts ? Oblivion semble établir un juste milieu entre les armes et la magie, et l’on peut pronostiquer qu’il sera possible pour celui qui le désire de faire le jeu en utilisant exclusivement les sorts. Le contraire semble être nettement plus difficile, les sorts de soin et d’attaque prouvant leur efficacité dès les premières heures de jeu. Ne croyez pas que le combat classique se voit écarté, bien au contraire. La plupart des situations exigeront de maîtriser à la fois le combat rapproché et les sorts pour en sortir vainqueur. La grande nouveauté par rapport à
Morrowind, c’est que l’on peut désormais lancer des sorts tout en conservant l’arme dans la main. Cette alchimie entre armes et magie semble être l’une des clés du succès de cet épisode, et l’on peut d’ores et déjà affirmer avec un grand soulagement que les combats sont nettement plus dynamiques et variés qu’ils ne l’étaient avant. Les animations demeurent quant à elles encore assez rigides (sera-ce d’ailleurs l’un des seuls défauts du jeu ?), mais cette rigidité reste moindre, et finalement peu handicapante tellement le reste est bien fichu. D’aucuns trouveront encore que les combats manquent de pêche, mais nous reviendrons là-dessus lors du test.
Une interface bien pensée, un compromis idéal
Bethesda semble avoir écouté les joueurs console, et nous propose pour
The Elder Scrolls IV : Oblivion une interface nettement plus agréable et accessible que celle de son grand frère, parfaitement pensée à la fois pour la manette de la Xbox 360 et pour le duo clavier souris. Le menu se divise en 4 grands onglets (personnage, objets, sorts et cartes), chacun subdivisé en plusieurs parties. Les statistiques du personnage, représentées sous forme de barres d’expérience rouges, augmenteront au fur et à mesure de votre progression dans le monde d’Oblivion. Lorsqu’une compétence passe au niveau suivant, il faudra alors trouver un lit pour dormir quelques heures pour ainsi valider le niveau suivant et distribuer les points de compétence acquis. Un système simple, mais ô combien efficace dans la pratique. A côté de cela, l’onglet des objets présente l’inventaire complet du personnage (armes, armures, objets en tous genres récoltés dans les caves et autres maisons, ingrédients pour l’alchimie, etc.), avec différents chiffres qui indiquent le prix de revente de l’objet, son poids, et pour les armes et armures, leur indice de puissance et leur usure. Le menu des sorts présente quant à lui les différentes magies en votre possession, et à ce sujet, il existe un sous-menu qui permet d’assigner des sorts ou autres commandes à des raccourcis, très utiles pour fluidifier la jouabilité sur console (aller dans le menu à chaque fois pour changer de sort aurait été bien laborieux). Enfin, le dernier menu, celui des cartes, propose la carte de Cyrodiil (ou plutôt LES), absolument nécessaire pour se repérer dans cet univers gigantesque, et ce, malgré la présence de la boussole qui symbolise là aussi un choix destiné, entre autres, à rendre le jeu accessible à un plus large public. Cela nous évitera au moins de rester bloqués des heures durant pour trouver la suite de la quête principale, comme c’était parfois le cas dans
Morrowind.
Enfin, d’un point de vue technique, Oblivion étonne. Oblivion surprend même. Absolument sublime sur PC, et doté de textures apparemment encore plus fines que sur Xbox 360, c’est surtout au niveau de la RAM que tout se joue (affichage au loin), à condition d’avoir un monstre de guerre, cela va de soi. La version PC que nous avons vu tourner était vraiment au taquet, avec des temps de chargement quasi inexistants. Sur Xbox 360, le constat est tout aussi bon, mais il semble absolument indispensable, plus que jamais pour Oblivion, d’être équipé d’un écran HD pour apprécier toute la qualité technique du titre. Ainsi va la vie…
Il y aurait tant de choses à ajouter sur l’univers de The Elder Scrolls IV : Oblivion, mais n’y ayant joué que quelques heures, il nous est impossible de tirer des conclusions objectives concernant les combats, l’histoire, la durée de vie de la quête principale, etc. Ce qui est certain à ce jour, c’est que nous sommes rassurés. Les développeurs chez Bethesda Softworks ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour nous proposer un titre exceptionnel sur tous les plans, tout en corrigeant la plupart des défauts de Morrowind. Nous vous livrerons tous les détails à l’occasion du test pour la sortie du jeu, le 24 mars. Faites chauffer les Xbox 360 et équipez les PC, ça va vous être utile !